«Yokai» : l’escapade japonaise inattendue de Catherine Deneuve 

Amoureuse du cinéma asiatique, Catherine Deneuve s’offre une échappée japonaise dans «Yokai-le monde des esprits», un voyage onirique inattendu, tourné en marge de l’industrie du cinéma. 

En salles mercredi, le film met en scène la comédienne dans le rôle d’une chanteuse française très appréciée au Japon, en tournée d’adieu sur l’archipel. A la fin de son dernier concert, elle meurt… et revient hanter la vie d’un de ses fans. 

Nimbé de spiritualité et de surnaturel, le film, dont les chansons sont signées Jeanne Cherhal, jongle avec les questions sur la vie, l’amour et la mort, et joue le décalage avec des dialogues surprenants entre Deneuve, qui s’exprime en français, et des personnages qui répondent en japonais. 

Un écho aux conditions de tournages pas comme les autres: le réalisateur singapourien Eric Khoo («La saveur des ramen», 2018), s’exprimant en anglais, devait lui-même composer avec les équipes japonaise et française. 

Le film doit beaucoup à sa productrice, Matilde Incerti, une attachée de presse incontournable du 7e art, qui accompagne la carrière d’auteurs importants comme le Japonais Hirokazu Kore-eda (Palme d’or 2018 pour «Une affaire de famille») ou le Chinois Jia Zhangke. 

«J’ai connu Catherine Deneuve par le biais du cinéma asiatique, sur le terrain cinéphilique», explique-t-elle. Rarement mis en avant en France, le producteur peut avoir un rôle central dans le montage d’un film. Matilde Incerti a ainsi oeuvré à la venue de Kore-Eda en France pour tourner avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche «La Vérité» (2019), après sa Palme d’or. 

C’est pour poursuivre cette expérience, mais cette fois au Japon, qu’elle a lancé le projet «Yokai» (mot qui signifie «apparition», «esprit» en japonais). 

Catherine Deneuve n’a pas été difficile à convaincre, raconte en souriant la productrice, qui n’était pas totalement confiante en lui remettant «un scénario où l’on parlait japonais et où son personnage mourrait dans le premier quart d’heure!». 

Mais à 81 ans, la star du cinéma français, qui présidera le 28 février la 50ème cérémonie des César, continue de surprendre. Après «Bernadette» un biopic parodique de Bernadette Chirac, elle s’était déjà prêtée au jeu d’un film d’auteur aux Etats-Unis dans une ferme de Virginie («Au fil des saisons», 2024). 

Ces prochains mois, elle devrait tenir l’affiche de la nouvelle comédie du duo Kervern/Delépine, puis tourner l’adaptation de la BD à succès «Peau d’homme».