Y. LABASQUE (TF1) : « TFOU reste l’offre référente du matin avec 33,4% sur les 4-10 ans »

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A l’issue de la conférence de rentrée de TFOU qui s’est tenue jeudi dernier en digital, média+ s’est entretenu avec Yann LABASQUE, Directeur des Programmes Jeunesse de TF1. L’occasion de nous présenter en détail les nouveautés de la saison, les projets en cours, le bilan des audiences, les tendances en matière d’animation et les ambitions de la case jeunesse de TF1.

MEDIA +

TFOU termine sa saison. Quel bilan dressez-vous ?

YANN LABASQUE

Nous sommes très heureux des performances de la case : 33,4% de pda sur les 4-10 ans. TFOU réalise un record puisque nous progressons de 8,3 points sur un an, établissant un écart de 20 points par rapport à notre principal concurrent (Gulli à 13,7% de pda, ndlr). L’épisode spécial «Miraculous World : Shanghai, la légende de Ladydragon» a même enregistré un record historique avec 1,6 million de téléspectateurs, soit 63,5% sur les 4-10 ans. Dans un contexte qui bouge, il est important de rester l’offre référente du matin.

MEDIA +

Qu’est-ce qui explique ce boum de l’audience ?

YANN LABASQUE

Les bonnes performances viennent à la fois des blockbusters historiques comme «La Pat Patrouille», «Miraculous», «Barbapapa», mais aussi des nouveautés à l’instar de «Droners», «Splat & Harry», «Les Schtroumpfs». Les scores d’audience sont assez homogènes entre les séries. On a réussi à créer des rendez-vous sur la télé du matin. Ce qui nous permet de résister en linéaire, c’est l’événementialisation. On s’efforce aussi de proposer à la fois de la cohérence et de la variété grâce à des héros identifiables, des personnages auxquels on s’attache.

MEDIA +

La saison 2021-2022 marque le retour en force des grands univers référents des enfants. Est-ce pour rassurer la famille ?

YANN LABASQUE

Nous n’avions pas prévu le confinement il y a trois ans. C’est le temps de préparation nécessaire pour produire de nouvelles séries. Pirates, chevaliers, fantômes, nous investissons des univers «classiques» que nous revisitons avec un ton et des ingrédients d’aujourd’hui. On peut citer «Pfffirates» (52X11’ – Cube Creative Productions), «Gus, le chevalier Minus» (52X11’ – Technicolor Animation Productions) ou encore «Ghostforce» (52X11’ – Zagtoon). La part d’adaptation et de création est assez équilibrée sur les nouveautés.

MEDIA +

Entre la 2D et la 3D, que privilégiez-vous ?

CATHERINE NAYL

Quelle que soit la technique utilisée, nous cherchons de toute évidence une animation de qualité. On porte notre attention sur les histoires. Nous sommes très vigilants et attentifs à cet aspect. Nous diffusons 60% de séries preschool et upper preschool en volume, 20% de séries destinées aux 5-8 ans, et 20% de séries pour les 7-10 ans.

MEDIA +

Quels sont vos formats de référence?

YANN LABASQUE

Le 11’ et le 22’ sont les plus fréquents. Le format de 11’ a un temps de narration assez naturel pour la télévision du matin en semaine. Le 22’ permet – quant à lui – de développer des histoires plus complètes avec des arcs plus sophistiqués que l’on a tendance à réserver le week-end. Sur les périodes de vacances, on privilégie des formats plus longs et événementiels. C’est tout le travail que nous accomplissons sur la vingtaine de spéciaux inédits prévus en fin d’année. Certains épisodes racontent la rencontre entre les héros d’une même série, tandis que d’autres sont plus calendaires. On commence à travailler sur un spécial Halloween pour «Ghostforce», ce qui fait sens dans l’univers des fantômes.

MEDIA +

L’écoute conjointe parents-enfants est-elle un critère de sélection parmi les séries développées ?

YANN LABASQUE

En tant qu’antenne linéaire, notre attention est toujours concentrée sur les 4-10 ans. Le matin en semaine, l’écoute conjointe n’est pas quelque chose que l’on recherche systématiquement. En revanche, des séries comme «Les Schtroumpfs» (Dupuis Edition & Audiovisuel/Peyo) ont un deuxième niveau de lecture famille-adulte. Notre premier critère de pertinence reste l’efficacité de la série sur le public enfant, tout en parvenant à fédérer le grand frère, la petite sœur, etc. Nous sommes souvent une antenne de compromis entre enfants. A cet égard, nous avons un profil mixte : 49% de garçons, 51% de filles. Y compris sur des séries comme «Miraculous» (56% filles/ 44% garçons).

MEDIA +

«Miraculous» est un succès planétaire. Où en êtes-vous ?

YANN LABASQUE

Nous sommes au premier tiers de diffusion de la 4ème saison. TFOU proposera 18 inédits sur la fin d’année. La saison 5 est en fin d’écriture, début de production. Les producteurs Zagtoon et ON Kids & Family ont plein d’idées pour la suite. La franchise est travaillée à beaucoup d’étages au sein du Groupe TF1 (musique, licence, diversification, événements,…). Nous sommes motivés pour rester la caisse de résonance de cette franchise en France.

MEDIA +

Développer une série autour des Hoofs, les mascottes de TFOU, vous y pensez ?

YANN LABASQUE

Il n’est pas impossible qu’ils aient un jour leur série même si pour l’instant, ces personnages ont vocation à accompagner et à animer l’antenne. Cette année, ils vont sortir de l’écran pour devenir les hôtes du TFOU Parc, un lieu de loisirs indoor d’une surface de 2.600 m2 en aménagement à Évry 2 pour la rentrée. De plus, les Hoofs accompagnent les enfants sous forme de podcasts où ils racontent les contes classiques tout en les détournant.

MEDIA +

D’autres projets en cours ?

YANN LABASQUE

Nous misons sur les suites de nos séries à succès. Nous allons lancer une saison 2 à «Droners» (Cyber Group Studios/ La Chouette Cie/Supamonks), un joli plébiscite sur les 7-10 ans. Nous avons aussi commandé une saison 3 de «Oum, le dauphin blanc» (Media Valley/Marzipan Films).