Le premier fabricant chinois de smartphones Xiaomi a annoncé mercredi un partenariat avec le géant américain de l’informatique Microsoft, dont il reprendra des brevets avec l’ambition de conforter son développement à l’international. Leur «partenariat de long terme» prévoit des échanges croisés de brevets, mais aussi l’engagement par Xiaomi qu’il pré-installera sur ses smartphones des copies de logiciels phare de Microsoft (la suite bureautique Office et la messagerie Skype), selon un communiqué des deux groupes. Les téléphones de Xiaomi fonctionnent sous Android – le système d’exploitation de l’américain Google -, mais le chinois avait déjà collaboré avec Microsoft sur l’environnement de sa tablette Mi Pad. Ce nouveau partenariat est cependant d’une bien plus grande envergure: le fabricant chinois va ainsi mettre la main sur «presque 1.500 brevets» de Microsoft, couvrant les communications sans fil, la vidéo, le cloud et les technologies multimédia, selon une porte-parole de Xiaomi citée par Bloomberg. En quelques années, Xiaomi est passé du statut de start-up à celui de géant industriel, en s’imposant au premier rang des ventes chinoises de smartphones, loin devant l’américain Apple et le sud-coréen Samsung. En revanche, Xiaomi ne représentait que 4,6% des ventes mondiales de smartphones au quatrième trimestre 2015, à la traîne derrière son compatriote Huawei (8,1%), et il a même disparu du top-5 au premier trimestre 2016, selon le cabinet IDC. La recette du succès de Xiaomi semblait simple: proposer du haut de gamme en limitant de façon draconienne les coûts de production, pour des appareils bien moins chers que ceux d’Apple ou Samsung. Mais ses détracteurs l’ont longtemps accusé de carrément copier ses concurrents. Il avait connu en 2014 des déboires retentissants en Inde, où la justice avait suspendu ses ventes après un contentieux en propriété intellectuelle avec le suédois Ericsson. Celui-ci dénonçait un pillage de ses technologies sans fil. De l’avis des experts, il manque à Xiaomi un portefeuille de brevets suffisamment musclé pour percer sur les marchés occidentaux, en séduisant un public exigeant et sans mésaventures judiciaires. Or, ce développement à l’étranger est devenu crucial pour le groupe à l’heure où le marché chinois, très disputé, connaît un vif ralentissement. «Comme le démontre cet accord avec Microsoft, Xiaomi cherche à construire des partenariats durables avec les leaders technologiques mondiaux», a commenté mercredi Xiang Wang, vice-président du groupe. Pour accompagner son essor, Xiaomi avait d’ailleurs chassé des têtes chez des grands noms comme Microsoft, Motorola ou Yahoo, en recrutant même en 2013 l’un des cerveaux de Google, Hugo Barra. Par ailleurs, ce partenariat avec Xiaomi intervient alors que Microsoft a annoncé la semaine dernière qu’il allait cesser la fabrication de smartphones, entamée en 2013 avec le rachat des activités de production de téléphones de Nokia.
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