Animateur gouailleur et provocateur, l’ancien rugbyman Vincent Moscato, également comédien et humoriste, s’est imposé sur RMC en autodidacte, jusqu’à hériter cette saison de la tranche 16H-19H, en concurrence avec les poids lourds du PAF Laurent Ruquier et Cyril Hanouna.
Le «Super Moscato Show», émission sur fond de sport, était auparavant programmée de 18H à 20H. L’animateur occupe cette saison le même créneau que «Les grosses têtes», sur RTL, et «Les pieds dans le plat», sur Europe 1. Langage fleuri et phrasé saccadé, celui qui roule les «r» et transforme les «x» en «ss» est devenu incontournable à RMC, où il est arrivé en 2005. «Ce n’est pas un laborieux qui bosse sur l’émission toute la journée. Ce qui a fait son succès, c’est sa personnalité et son sens de l’improvisation», explique Pierre Dorian, qui travaille dans son équipe depuis 7 ans. Arrivé à Gaillac à l’âge de six ans, cet orphelin de père débute le rugby et scelle à l’adolescence une amitié déterminante avec Bernard Laporte. «Un jour, il a mordu le bras d’un adversaire qui ne voulait pas lâcher le ballon», raconte Bernard Laporte, ancien secrétaire d’État aux Sports (2007-2009) et sélectionneur de l’équipe de France de rugby, 2 fois champion de France junior avec Vincent Moscato à Gaillac. Moscato et Laporte deviennent inséparables. Ils se retrouvent à Bordeaux-Bègles pour décrocher le titre de champion de France en 1991. A l’époque, Moscato, crâne rasé à blanc, forme avec Serge Simon et Philippe Gimbert une redoutable 1ère ligne. Ils sont surnommés les «Rapetous». Dans la foulée, Vincent Moscato intègre le XV de France. Mais son parcours international s’achève le 15 février 1992 face à l’Angleterre après seulement 4 sélections. Il est exclu du terrain pour un coup de tête à un adversaire. Suspendu 6 mois, Moscato s’adonne à son autre passion : la boxe. Mais sa carrière de rugbyman s’achèvera en 1999, un an après un second titre de champion de France, cette fois en tant que capitaine, avec le Stade français, entraîné par Bernard Laporte. Vincent Moscato profite de sa retraite sportive pour faire du cinéma. Il devient aussi consultant rugby, à France TV puis Sud Radio. «Quand on l’a fait venir, on construisait notre grille avec des personnalités fortes. On les avait pour le foot mais pas pour le rugby», explique François Pesenti, DG de RMC Sport. «On a commencé par une émission expérimentale, pour voir ce qu’il avait dans le ventre. Au bout de quelques semaines, il a fait exploser le standard», se souvient François Pesenti, qui co-présentait l’émission «Viril mais correct» avec lui. «Même si je suis autodidacte, ma reconversion ne s’est pas faite sur un coup de tête. Quand j’étais au Stade français, je jouais une pièce au théâtre Galabru, à Montmartre», rappelle l’ancien rugbyman, qui lance son 2nd one man show fin septembre.
A l’antenne comme sur scène, il raille le politiquement correct, jusqu’à déraper. Ses remarques sexistes ont valu à RMC des courriers d’associations féministes. «Il a toujours eu ce goût de la déconnade», relativise Bernard Laporte. «La radio lui va bien, il aime le café du commerce, comme on le vivait à Gaillac». En moyenne à 800.000 auditeurs quotidiens l’an dernier, Vincent Moscato a cette année pour mission de dépasser le million.