Vincent MESLET, Directeur éditorial d’Arte France

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MEDIA +
Vous accomplissez chaque été un travail d’éditorialisation autour des programmes d’Arte. Est-ce un bon moyen de capter de nouveaux publics ?
VINCENT MESLET
De manière générale, Arte ne dispose pas d’un public très fidèle. Cependant, sur certains de nos événements, nous avons des téléspectateurs familiers. En l’occurrence, la période estivale permet de nous abstraire d’un certain nombre de contraintes de grilles pour tenter de nouvelles choses. Le traditionnel «Summer» est consacré cette année à la Soul. Différents spectacles issus de festivals européens seront captés et diffusés. Cinéma, fictions et documentaires occuperont l’antenne sous toutes leurs formes. Nous proposerons ainsi un cycle «Jane Austen» (tous les jeudis du 18 juillet au 8 août) mais aussi des séries collectors comme «Twin Peaks» (saison 1 et 2). L’été sera également l’occasion de programmer la saison 2 de «La Minute Vieille». Côté documentaires, les mardis soirs seront consacrés aux investigations.

MEDIA +
Etes-vous dans la logique de vouloir capter un plus large public durant l’été ?
VINCENT MESLET
Comme toujours, Arte s’appuie sur une partie dédiée à la culture grand public, et à une autre plus spécifique. Du 14 juillet au 18 août, le «Summer of Soul» nous permet d’introduire la pop-culture sur notre antenne tout en offrant une programmation structurée autour de documentaires, musiques et films très grand public tels que «Ray», «Jackie Brown», «Ali», «Shaft», «The Blues Brothers», et «Tina». En parallèle, des soirées dédiées aux actrices Charlotte Rampling, Isabelle Huppert, et Sandrine Bonnaire seront programmées. De plus, quatre journées spéciales seront proposées cet été autour de David Bowie, la Fête des Etoiles, la Grèce  et Martin Luther King.

MEDIA +
L’éditorialisation est-elle devenue la force d’Arte ?
VINCENT MESLET
Oui, je le pense ! La force d’Arte est de croire en son contenu. Notre ambition est toujours éditoriale. A nous de la mettre en images, de lui donner du sens et de la profondeur. Cette vision des choses repose sur des techniques de programmation alliées à des contenus éditoriaux. Notre chaîne culturelle doit aujourd’hui s’appuyer sur trois axes : le patrimoine classique, la culture vivante actuelle, et la culture de la fin du XXème siècle.

MEDIA +
Depuis plus d’un an, Arte se repositionne et dépasse fréquemment le million de téléspectateurs en Prime. Vous semblez sur la bonne voie…
VINCENT MESLET
Lorsque l’on parle de repositionnement, il s’agit en réalité d’ancrer nos programmes dans la modernité, c’est-à-dire assumer notre véritable diversité culturelle, tous genres et toutes époques confondues. Pour nous différencier, nous revendiquons aujourd’hui ce positionnement. Ensuite, notre travail s’attache à traiter nos documentaires d’investigations et nos contenus d’information au présent. Afin de parler du futur, nous nous focalisons sur des programmes proprement liés à la science.

MEDIA +
Comment se porte Arte Live Web ? Son évolution, ses audiences ?
VINCENT MESLET
Plateforme dédiée au spectacle-vivant, Arte Live Web se porte bien et proposera cet été une offre enrichie. Au 1er semestre 2013, les visites ont augmenté de +20% et les pages vues de +40%, atteignant une moyenne mensuelle supérieure à 1 million de pages vues. Les meilleures audiences ont été générées par les concerts de Vanessa Paradis, La Traviata et Lou Doillon.

MEDIA +
La rentrée d’ARTE sera-t-elle dans la même continuité de ce que vous avez proposez l’année dernière ?
VINCENT MESLET
Pour la rentrée, nous prévoyons une amplification de ce que nous avions proposé la saison précédente, à la fois sur notre antenne et sur nos plateformes (Arte Live Web, Arte Futur). En termes de contenus, des documentaires culturels riches et diversifiés seront programmés, aussi bien dans le domaine de la littérature, de la musique que de la peinture. Nous renforcerons largement l’offre autour des investigations économiques et des programmes scientifiques.