Vers une mesure d’audience TV plus complète : Médiamétrie intègre les écrans

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Le téléviseur n’est plus le seul équipement utilisé pour regarder des programmes TV: partant de ce constat, Médiamétrie va faire évoluer sa mesure d’audience dès le 1er janvier, en incluant notamment dans son panel les foyers sans poste de télévision. «Depuis plusieurs années, les modes de consommation de la télévision se digitalisent», les écrans internet (ordinateur, smartphone, tablette…) «ayant investi les foyers», rappelle l’institut spécialisé dans la mesure d’audience, dans un communiqué publié jeudi. «Pour refléter ces évolutions, à compter du 1er janvier 2024», Médiamétrie mesurera «la consommation TV de tous les Français, sur tous les écrans et en tous lieux». Actuellement, ses mesures reposent notamment sur un panel composé d’environ 5.000 foyers historiquement équipés de téléviseurs à domicile. Ces foyers sont reliés chacun à un boîtier, ou audimètre, qui mesure tout ce que regardent les membres de ces foyers sur leurs téléviseurs, de manière individualisée. Cela inclut les programmes visionnés en différé et, depuis fin 2010, le replay (services de rattrapage), pourvu qu’ils soient regardés sur le téléviseur. A partir de janvier, ce panel s’enrichira de 500 nouveaux foyers sans téléviseur, pour un total d’environ 12.000 individus. Depuis mars 2020, Médiamétrie mesure aussi l’audience des programmes regardés en dehors du domicile (tous écrans confondus, sur un téléphone dans le métro ou à la télé dans un bar), grâce à un panel différent, composé d’individus équipés d’un boîtier. A compter de janvier, l’audience des programmes regardés à domicile sur des écrans internet sera également mesurée via ce panel d’environ 5.000 individus. «Ces deux évolutions majeures et concomitantes sont l’aboutissement d’un important programme de transformation», a commenté la directrice TV et Cross Médias de Médiamétrie, Laurence Deléchapt, citée dans le communiqué. «Plus de foyers et d’écrans mesurés, c’est mécaniquement plus de téléspectateurs et de contacts avec le media TV» (et donc des audiences potentiellement plus élevées pour les chaînes et leurs annonceurs), a-t-elle ajouté, alors que la durée d’écoute de la télévision s’érode d’année en année (hors période Covid-19). Le visionnage de programmes en avant-première (preview), que les chaînes proposent de plus en plus avant la diffusion à l’antenne, sera également mesurée à compter du mois de mars, indiquait récemment un responsable de Médiamétrie. L’institut entend également mesurer les audiences des plateformes de streaming, comme Netflix, dès septembre 2024, et de manière plus fine en 2025.