Venezuela : les «telenovelas», facteur de violence ?

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Les «telenovelas», ces feuilletons télévisés latinos-américains regardés chaque jour par des millions de personnes, alimentent-elles la violence au Venezuela, pays victime d’une criminalité record ? C’est l’accusation portée par le président Nicolas Maduro, qui leur reproche de propager des valeurs néfastes. Après le meurtre début janvier au cours d’une tentative de vol d’une ex-reine de beauté et actrice de série, Monica Spear, le président a lancé une vaste campagne de lutte contre la violence.  Il a notamment ordonné une révision de la programmation de toutes les chaînes télévisées du pays, assurant que ces feuilletons dont les Vénézuéliens sont particulièrement friands répandaient «des anti-valeurs» telles que «la mort, le culte de la drogue, le culte des armes, le culte de la violence». Mais pour les scénaristes comme pour les observateurs, ni les histoires violentes ni les méchants que l’on y voit à l’oeuvre n’expliquent l’augmentation du taux d’homicide dans un pays affichant un indice compris entre 39 et 79 meurtres annuels pour 100.000 habitants, selon les chiffres du gouvernement ou des ONG locales, et de toute façon, parmi les plus élevés du continent. «Mettre la loupe sur les «telenovelas» au Venezuela est une erreur et c’est irresponsable car tous les Vénézuéliens nous savons que les raisons d’une telle criminalité n’ont rien à voir avec la fiction mélodramatique mais avec des causes structurelles bien plus complexes», se défend ainsi le scénariste Leonardo Padron.