V. KLIMOV (Deezer) : «Deezer se porte bien, nous avons 3,3 millions d’abonnés payants en France»

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Deezer, service de streaming made in France, actualise régulièrement son contenu (podcasts, Deezer Box Sessions, partenariats…) pour coller aux nouvelles tendances et aux nouvelles pratiques d’écoute des internautes. Vladimir KLIMOV, Directeur de la stratégie et du contenu France chez Deezer, revient pour média+ sur la stratégie de la french tech et fait un état des lieux de cette période de confinement.

MEDIA +

Pouvez-vous nous parler des Deezer Box Sessions ?

VLADIMIR KLIMOV

Depuis février dernier, Deezer ouvre les portes de ses bureaux pour accueillir les artistes pour des «Deezer Box Sessions», des lives uniques et exclusifs, à retrouver sur l’application mobile, la page Youtube ou les réseaux sociaux de Deezer. Les artistes sont invités à enregistrer 3 titres phares en live dans une box spécialement conçue pour l’occasion et située dans nos locaux parisiens. Le décor a été créé par l’agence DContract et ces sessions uniques sont réalisées par notre partenaire historique, Milgram Productions. Nous souhaitons, à travers ces lives, créer un lien particulier entre les artistes, leurs fans et tous les utilisateurs du service, en dehors de l’univers purement digital. Nous espérons reprendre ces Deezer Box Sessions dès septembre.

MEDIA +

Quel bilan tirez-vous de cette période de confinement ?

VLADIMIR KLIMOV

Avant la période de confinement, Deezer observait des pics d’écoute réguliers le matin entre 6h et 9h et le soir à partir de 18h (moments consacrés aux déplacements en transports en commun ou en voiture). Ces tranches étaient en baisse d’environ 20%. Dorénavant, les flux sont plus homogènes, les utilisateurs écoutant plus de contenus en continu, de 10h à 17h en semaine et pendant le week-end. Après une baisse générale des streams d’environ 10% suite à l’annonce du confinement, les écoutes sont en hausse depuis fin mars et sont en train de se stabiliser. En mars d’ailleurs, les contenus musicaux pour les enfants sont en nette hausse avec un taux d’évolution de 37%. Enfin, en mars, la radio enregistre +11% d’écoute depuis le début du confinement, avec une forte audience sur les radios d’information qui sont accessibles pour rappel via Deezer.

MEDIA +

Qu’ont écouté les internautes sur Deezer pendant le confinement ?

VLADIMIR KLIMOV

Les utilisateurs adaptent leur mode de vie et leur mode de consommation à la situation, y compris pour l’écoute de la musique. Pendant le confinement, nous avions mis en place un univers dédié «On Reste à la Maison» constitué de podcasts mais aussi de playlists thématiques comme «Feel Good», qui a d’ailleurs connu une évolution de 64%. «Ensemble en famille» a été la playlist la plus écoutée sur Deezer la dernière semaine de mars.

MEDIA +

Le confinement a-t-il été bénéfique à l’écoute de podcasts ? 

VLADIMIR KLIMOV

Les utilisateurs, qui jusqu’à présent écoutaient des podcasts pendant leurs trajets en direction et depuis leur lieu de travail, ont logiquement diminué au profit de contenus plus spécifiques comme par exemple les podcasts pour enfants qui sont en hausse pendant la période de confinement. C’est le cas notamment de «Une Histoire et… Oli» de France Inter, «Mythes & Legendes» de Quelle Histoire, ou encore «Des histoires en musique d’Elodie Fondacci» de Radio Classique. La production de podcasts est un axe de développement important pour Deezer. Ainsi, le 8 avril dernier, nous avons lancé «Jour de sortie», un podcast original pour capter l’état d’esprit des artistes à la veille d’une sortie importante. Le premier épisode à découvrir en exclusivité sur Deezer est avec Da Uzi. L’interview a été réalisée dans ce contexte particulier de confinement. Autre exemple à la mi-mai avec le studio international Paradiso : «Conf Call» (15×7’).

MEDIA +

Peut-on imaginer l’émergence de playlists sur Deezer mélangeant des musiques et des podcasts du même genre ?

VLADIMIR KLIMOV

Cela prend du temps mais nous y travaillons activement. J’espère que cela sortira dans les prochains mois. Suivre les tendances de consommation, c’est primordial pour Deezer.

MEDIA +

Comment évolue le streaming musical payant en France ?

VLADIMIR KLIMOV

Selon les derniers chiffres du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), le marché français a atteint 7,2 millions d’abonnés payants pour l’année 2019 contre 5,5 millions pour 2018 et 4,4 millions en 2017. De plus, le nombre d’abonnements premium dépasse pour la première fois le cap des 10% de la population. Enfin, en progression de 18,5%, les abonnements payants génèrent 78% des revenus du streaming et 46% des ventes globales. En tant qu’acteur du streaming, nous avons donc encore du chemin à faire et un potentiel pour faire évoluer ce chiffre. D’autres pays comme la Suède, les US et UK sont bien plus avancés. Le marché français est très concurrentiel mais il n’est pas encore saturé. Nous parlons aussi activement avec les artistes de la scène musicale française pour encourager encore plus la production française. Pour rappel, le marché du disque et du vinyle se porte encore très bien en France puisqu’en 4 ans, les ventes de vinyles ont quadruplé en valeur comme en volume. Tout est question d’éducation des consommateurs à ces nouvelles pratiques d’écoutes.

MEDIA +

Comment se porte Deezer ?

VLADIMIR KLIMOV

Deezer se porte bien, nous avons 3,3 millions d’abonnés payants en France. Nous sommes une des rares licornes françaises, nous devons être fiers de cette réussite «made in France» et devons tout mettre en place pour continuer d’exister et briller au milieu des Gafa.