V. GISBERT (SPECT) : «Les prix d’achat des programmes de flux sont orientés à la baisse» c

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Vincent GISBERT, Délégué général du SPECT

Le SPECT, Syndicat des Producteurs Créateurs des Programmes Audiovisuels, regroupe la grande majorité des producteurs indépendants de programmes de flux. Pour nous parler du poids économique et social de la filière audiovisuelle en France, média+ s’est entretenu avec Vincent GISBERT, Délégué général du SPECT.

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Au cœur d’un PAF en forte mutation, comment se porte le SPECT ?

Vincent GISBERT

Le SPECT regroupe 45 adhérents. Le chiffre d’affaires de nos producteurs est de l’ordre du milliard d’euros. Même si l’acronyme SPECT n’a pas changé, nous sommes devenus en 2016 le Syndicat des Producteurs Créateurs des Programmes Audiovisuels et non plus d’émissions de télévision.

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Quel est le poids économique et social de la filière audiovisuelle en France ?

Vincent GISBERT

Un chiffre est particulièrement frappant : la filière des productions stock et flux regroupées, emploie environ 100.000 personnes. C’est un effectif plus important que celui du spectacle musical et de variété, ou de celui du livre et de la presse. Autre enseignement : il y a cinq ans, nos membres produisaient quasiment exclusivement des programmes de flux. Aujourd’hui, 1/4 de leur activité se porte sur des œuvres. Il y a donc une diversification des activités des producteurs du SPECT vers les offres patrimoniales. C’est à la fois vrai pour les plus gros acteurs du secteur mais aussi des producteurs de plus petite taille. En parallèle, nous constatons, et c’est une première, un coup d’arrêt de la croissance du chiffre d’affaires des programmes de flux. Ces derniers pèsent 27% du total des grilles (1,5 Mds €) contre 30% en 2012 (1,6 Mds€). Tous ces chiffres sont issus du baromètre EY qui récence l’ensemble des données économiques sur la production audiovisuelle, …

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Les prix d’achat des programmes de flux sont-ils orientés à la baisse ?

Vincent GISBERT

Malheureusement oui. Il y a des pressions extrêmement fortes sur le coût des programmes. De plus, les nouveaux supports, notamment les GAFA pour ne pas les nommer, ne sont pas encore les relais de croissance espérés. Il faut souligner que la contraction du chiffre d’affaires ne se traduit pas par des baisses d’effectifs. Mais nous sommes dans un modèle économique aujourd’hui menacé. Il est urgent de mieux appréhender le phénomène. Le CSA a décidé de commander une étude sur le tissu économique des programmes de flux pour le 1er trimestre 2018.

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Êtes-vous inquiet de l’internalisation des productions ?

Vincent GISBERT

Oui nous sommes inquiets même si la tendance reste encore modeste. La production interne passe de 15 à 17% des volumes entre 2012 et 2016. Autre fait à souligner, la concentration indéniable du marché autour d’un certain nombre d’acteurs. Les cinq premiers producteurs de flux représentaient 19% du secteur en 2012 contre 26% en 2016.

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Quels sont les chantiers en cours ?

Vincent GISBERT

Il nous semble important d’assouplir rapidement les règles qui limitent la publicité sur le média télévisé. Un autre objectif : ouvrir les placements de produits aux programmes de flux. Cela fait des années qu’on en parle sans que rien ne bouge. C’est pourtant un relai de croissance important de l’ordre de 40 M€. Le CSA va a priori réouvrir le chantier. D’autre part, il y a les grandes incertitudes concernant le financement de France Télévisions. Par expérience, quand il y a un coup de rabot, de l’ordre de 50 M€ cette fois-ci, les programmes se retrouvent habituellement les premiers impactés. Il y a donc urgence à pérenniser le budget programmes de FTV !