Du 14 au 19 juin 2021, le Marché International du Film d’Animation (MIFA) d’Annecy ouvre ses portes. Quels sont les enjeux de cette édition à la fois en physique et en ligne ? Réponse avec Véronique ENCRENAZ, Responsable du MIFA.
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Après une édition 100% en ligne en 2020, comment le MIFA envisage-t-il ce retour en présentiel ?
Véronique ENCRENAZ
Nous sommes très impatients de démarrer. Le Marché International du Film d’Animation est le premier événement mondial dans le cinéma et l’ audiovisuel à proposer un rendez-vous hybride, à la fois en physique et en ligne. Il nous a fallu beaucoup de travail pour parvenir à ces deux niveaux de propositions. Au MIFA, on se rassemble habituellement sous un énorme chapiteau de 7.000m2. Cette année, les activités se concentrent dans les 1500m² du centre des congrès de l’Impérial Palace à Annecy. On y retrouvera des mini-stands pour les délégations et des espaces pour les rendez-vous. Les salons dédiés d’ordinaire aux événements sont consacrés aux rencontres entre professionnels. Notre rôle est d’accompagner le festival et ceux qui assistent aux projections en salles. Le marché et le festival fonctionnent ensemble. Avant de venir au MIFA, nous invitons les professionnels à se connecter sur le Annecy Network. Ils auront accès aux programmes et aux accrédités. Nous les invitons à prendre rendez-vous entre eux, avant l’événement, pour que tout se déroule le plus facilement pendant la semaine.
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Quel est le business généré à l’occasion du MIFA ?
Véronique ENCRENAZ
Compliqué de donner des chiffres, mais nous avons un suivi. De nombreux projets d’animation sont initiés sur le marché. Nos sessions de pitchs sont très suivies. La sélection est stricte. On reçoit plus de 500 projets et seulement 36 sont retenus. C’est déjà un gage de qualité. Il y a ensuite toutes les autres délégations qui présentent des projets (20 sessions prévues cette année). Environ 90% des courts-métrages présentés aux pitchs MIFA aboutissent, et environ 25% des longs-métrages et séries qui demandent des budgets plus importants et un temps de fabrication beaucoup plus long.
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Malgré la pandémie, le secteur de l’animation ne s’est jamais aussi bien porté…
Véronique ENCRENAZ
C’est exact ! Des nouvelles structures voient le jour chaque année. Les contenus sont aussi très riches. En Afrique par exemple, les artistes se sont mis à développer des projets en animation, véritable alternative face à la situation épidémique. De nombreux pays nous demandent aussi à avoir un temps de parole à travers des «Focus», pour parler de leur industrie et des avantages fiscaux pour venir produire chez eux.
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Comment se restructure le marché ?
Véronique ENCRENAZ
A l’image de ce qui se passe dans le festival. Nous avons des évolutions à tous les niveaux : du court-métrage d’animation aux gros films américains. Des pays comme la Thaïlande ou la Malaisie démarrent dans l’animation. On les accompagne toute l’année par le biais d’ateliers de formation. A côté de cela, chaînes et plateformes restent en constante recherche de contenus. Les distributeurs de cinéma marquent de plus en plus leur présence puisque le nombre de longs-métrages progressent chaque année. Nous sommes le seul marché en animation à être vraiment complet. Tous les maillons de la chaîne sont présents : écoles, étudiants, solutions technologiques, talents, producteurs, acheteurs, diffuseurs,…