V. BOYER & C. NEGRIER (France 2 et France 3 Cinéma) : «La corrélation entre le succès d’un film en salles et son audience TV existe»

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Valérie BOYER, Directrice de France 2 Cinéma, et Cécile NEGRIER, Directrice de France 3 Cinéma

Cette semaine, France Télévisions montera les marches du Festival de Cannes avec 14 films coproduits par ses filiales, France 2 Cinéma et France 3 Cinéma, et son Pôle Court métrage. Premier investisseur dans le cinéma parmi les chaînes en clair, France Télévisions s’impose comme un partenaire majeur du 7ème art. Comment se positionnent ses filiales de coproduction ? Réponse avec Valérie BOYER, Directrice de France 2 Cinéma, et Cécile NEGRIER, Directrice de France 3 Cinéma.

MEDIA +

France 2 Cinéma et France 3 Cinéma coproduisent une soixantaine de films chaque année. Sur quoi appuyez-vous vos choix ? 

VALERIE BOYER

Nous nous appuyons sur des exigences de qualité et de diversité. Nous nous efforçons également de répondre aux spécificités de nos antennes respectives. Avoir des films sélectionnés à Cannes est une réelle fierté. Cet événement est une vitrine importante.

CECILE NEGRIER

Parmi les critères de choix, nous recherchons des films qui alimenteront nos cases hebdomadaires en Prime Time : dimanche soir pour France 2 et jeudi soir pour France 3. La tonalité des films coproduits par France 3 Cinéma est axée sur le cinéma patrimonial et populaire. La touche est possiblement plus familiale sur France 2.

MEDIA +

Quels sont vos critères de cofinancement ?

VALERIE BOYER

Nous portons toute notre attention sur le scénario, le duo producteur-réalisateur, le casting ainsi que le distributeur. Même si nous ne sommes pas interventionnistes, ces critères entrent en jeu et participent à la cohérence du projet. Je reçois chaque année près de 350 projets.

CECILE NEGRIER

La résonance du sujet peut être aussi essentielle. Si le film nous aide à décrypter le monde dans lequel nous vivons, c’est un plus. Après, cela va dépendre de l’angle et du traitement.

MEDIA +

Quels sont vos budgets respectifs ?

VALERIE BOYER

37 M€ annuellement pour France 2 Cinéma. Le nombre de films produits varie entre 28 et 35 par an. Nous évaluons notre apport en fonction d’un devis et d’un plan de financement. Nous apportons généralement entre 15 et 20% du budget d’un film.

CECILE NEGRIER

Pour France 3 Cinéma, nous avons près de 22 M€. L’enveloppe budgétaire correspond à 3,5% du chiffre d’affaires de nos antennes respectives. Concernant le nombre de films produits, nous restons d’une année sur l’autre dans une volumétrie assez constante. L’année dernière, nous avons cofinancé 26 films. L’apport sera déterminé en fonction de la cohérence du projet.

MEDIA +

Quelles tendances percevez-vous parmi les projets reçus ?

VALERIE BOYER

Pour ma part, il n’y a pas de tendances qui se détachent particulièrement. On reste tout-de-même attaché en France à des films d’auteurs assez chroniques. Il y a quelques années certains films d’auteurs faisaient 500.000 entrées. Aujourd’hui, ils ont plus de mal à trouver leur public.

CECILE NEGRIER

Quant à France 3 Cinéma, je reçois beaucoup de projets sur le vivre-ensemble. C’est une des conséquences de ce que nous avons traversé l’année dernière. Il y a une interrogation des auteurs sur la société en général. Parmi nos derniers succès, «La Vache» qui a dépassé le million d’entrées, tout comme «Marguerite».

MEDIA +

Constatez-vous une corrélation entre le succès d’un film en salles et son audience en TV ?

CECILE NEGRIER

Bien sûr ! C’est quasiment systématique. Et comme nous sommes des filiales de coproduction rattachées à des chaînes généralistes, le film diffusé doit avoir une assise de notoriété.

MEDIA +

La place du cinéma à la TV, est-ce un sujet préoccupant ?

CECILE NEGRIER

Bien entendu ! Certains efforts doivent être faits du côté de l’éditorialisation des films de manière à ce que les antennes puissent se saisir des projets en amont pour les accompagner de manière plus percutante au sein de soirées à définir.

MEDIA +

A la télévisions, la fiction française fait-elle de l’ombre au cinéma ?

CECILE NEGRIER

Le cinéma est en concurrence avec toutes les bonnes histoires.