Une vingtaine de groupes de médias et de communication signent une charte contre le harcèlement sexuel

701

Une vingtaine de groupes de médias et de communication ont signé mercredi une charte de bonne conduite contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. France Télévisions, Disney, TF1, Canal+, M6, Lagardère, Mediawan, Radio France, Havas ou encore SFR, entre autres, ont signé au ministère de la Culture cette charte portée par l’association «Pour les femmes dans les médias», quelques semaines après la révélation de l’affaire de la «Ligue du LOL», ces journalistes et communicants qui harcelaient sur internet principalement des jeunes femmes. La fondatrice de l’association, Françoise Laborde, s’est réjouie de «faire signer un engagement féministe» à ces médias alors que «le sexisme récurrent dans les rédactions n’a choqué personne pendant de longues années». Les médias signataires s’engagent notamment à informer leurs salariés, à mettre en place un dispositif d’écoute et d’aide aux victimes, et à partager leurs bonnes pratiques. «Collectivement, nous avons d’être plus attentifs, plus vigilants, dans toutes les entreprises et notamment dans les médias, parce que ça se passe sous nos yeux», a souligné le ministre de la Culture Franck Riester. «Les victimes ne sont plus seules», souligne notamment la charte. «Elles ne sont pas jugées. Elles disposent d’une écoute bienveillante. On ne minimise pas les faits. La confidentialité est préservée. Elles peuvent être aidées sans être menacées professionnellement». «Ça ne va pas être simple», a lancé Mercedes Erra, présidente exécutive d’Havas Worldwide, mais «c’est une fête des langues qui se délient (…) On compte sur vous. Ne laissez rien passer». La présidente de France Télévisions Delphine Ernotte a souligné que son féminisme «prosélyte» commençait «à se voir sur les antennes et dans l’entreprise», et que ce n’était «pas terminé». Bibiane Godfroid, présidente de Newen, a précisé que cette charte devrait être ajoutée dans les prochaines semaines aux contrats de travail des salariés de la société de production. «Ce que nous faisons ici est scruté partout dans le monde francophone», a ajouté le secrétaire général de TV5 Monde Thomas Derobe. «N’oubliez pas de faire signer les médias sociaux!», a lancé le président du directoire de M6, Nicolas de Tavernost. L’association «Pour les femmes dans les médias» réunit depuis 2012 «les dirigeantes des médias soucieuses de l’image et de la place des femmes dans les médias». Une enquête menée en ligne par des collectifs féministes a fait état début mars de violences sexistes et sexuelles «massives» dans les médias, se basant aussi sur des témoignages anonymes.