Une majorité de Canadiens souhaite que le géant chinois des télécoms Huawei ne joue aucun rôle dans le déploiement de la technologie mobile 5G au Canada, selon un sondage publié mardi.
Alors que les Etats-Unis incitent fortement leurs alliés à bannir Huawei des futurs réseaux 5G, 56% des Canadiens croient aussi que le Canada devrait interdire une participation de l’entreprise chinoise dans ce déploiement technologique, selon ce sondage de l’institut Angus Reid.
Ils étaient 69% fin 2019, soit une baisse notable, selon un autre sondage du même institut. Par ailleurs, un peu plus du tiers des Canadiens sont d’accord pour que le groupe chinois joue un rôle se limitant à la fourniture de certains équipements de la 5G, une position semblable à celle adoptée récemment par le Royaume-Uni et l’Union européenne.
A l’inverse, 10% des Canadiens croient que Huawei devrait être pleinement impliqué dans la construction du réseau, selon le sondage réalisé sur internet auprès de 1.505 Canadiens du 3 au 5 février.
Le Canada n’a pas encore pris de décision, mais les Etats-Unis ont exclu le géant chinois du déploiement de la 5G sur leur sol, invoquant des risques d’espionnage ou de sabotage des réseaux occidentaux, et ils tentent de convaincre leurs alliés d’en faire autant. Les relations entre le Canada et la Chine traversent une crise sans précédent depuis l’arrestation à Vancouver de la directrice financière de Huawei, le 1er décembre 2018.
Cette dernière, Meng Wanzhou, est accusée de fraude bancaire par les Etats-Unis, qui réclament son extradition. Neuf jours après, deux Canadiens, l’ex-diplomate Michael Kovrig et l’homme d’affaires Michael Spavor, avaient été arrêtés par la Chine et accusés d’espionnage, des décisions qualifiées d’«arbitraires» par Ottawa.
La Chine a depuis interdit les importations de colza canadien sur son territoire, invoquant la présence d’«insectes dangereux», après avoir bloqué pendant quelques mois les importations de viande.
En 2019, les exportations du Canada vers la Chine ont enregistré leur première baisse depuis 2014, chutant de 16% sur un an, à 4,6 milliards de dollars canadiens (3,2 mds d’euros), selon des chiffres officiels.