Une filiale du géant taïwanais Foxconn a annoncé mardi qu’elle avait suspendu temporairement ses opérations après que six de ses employés étrangers eurent été testés positifs au Covid-19, ce qui confirme la propagation du virus au secteur des semi-conducteurs.
Foxsemicon Integrated Technology est la branche «semi-conducteurs» du géant de l’électronique qui fournit de grandes marques internationales comme Apple.
La filiale a précisé que ses usines dans le comté de Miaoli (nord) allaient être suspendues jusque mercredi afin de permettre à près de 430 employés de se faire tester.
Dans un communiqué à la Bourse de Taïwan, Foxsemicon dit s’attendre à ce que sa production et son chiffre d’affaires de juin reculent de 2 à 3% en raison de cette suspension. Il s’agit de la quatrième entreprise de la tech à Miaoli à faire état de contaminations parmi ses employés, alors que Taïwan fait face à une flambée épidémique.
Lundi, le groupe King Yuan Electronics Company (KYEC), un des leaders taïwanais dans le processus de test et d’emballage de semi-conducteurs, a annoncé que tous ses travailleurs migrants avaient reçu la consigne de ne pas venir au travail pendant deux semaines, et ce afin d’étouffer un foyer de contamination au coronavirus.
Ce sont au moins 210 employés, pour la plupart des travailleurs migrants de l’usine de KYEC dans le comté de Miaoli, qui ont été testés positifs, selon le gouvernement. Il s’agit du premier gros foyer de contamination dans le secteur taïwanais des semi-conducteurs, qui fonctionne en ce moment à plein régime pour répondre à une pénurie mondiale.
KYEC emploie plus de 7.000 personnes, dont environ 2.100 travailleurs migrants, et compte parmi ses clients des géants mondiaux de la tech comme Intel, Qualcomm ou Nvidia.
Les ateliers taïwanais de semi-conducteurs ont en ce moment du mal à répondre à la très forte demande mondiale, qui est montée en flèche dans le contexte de la pandémie, en raison de l’essor du travail et de l’école à distance.
Les usines très consommatrices d’eau tournent à pleine capacité, alors même que l’île a connu l’une de ses pires sécheresses depuis des décennies.
Des médias taïwanais se sont inquiétés de ce que les déboires de KYEC n’aggravent la situation mondiale des puces car cette société joue un rôle clé en bout de la chaîne de production de semi-conducteurs.
Taïwan avait été salué à l’étranger pour l’efficacité de sa réponse initiale à la pandémie, avec l’an passé des contaminations très limitées. Mais l’île est confrontée à un très fort regain épidémique.
Le nombre de cas a dépassé en un mois la barre des 11.000. Lundi, le gouvernement a annoncé que les mesures très strictes de distanciation sociale -parmi lesquelles la fermeture des écoles et des lieux publics- seraient prolongées jusqu’au 28 juin.
