TV publique: Nicolas Sarkozy interpellé sur les émissions littéraires

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    Le journaliste Frédéric Ferney, dont l’émission sur France 5 «Le bateau-livre» ne devrait pas reprendre à la rentrée, a écrit une lettre au président Nicolas Sarkozy afin de l’interpeller sur l’avenir des émissions littéraires à la télévision publique, a-t-il indiqué lundi. «Mon ambition: faire découvrir de nouveaux auteurs en leur donnant la parole. Notre combat, car c’en est un: ne pas céder à la facilité du divertissement pur et du people. (…) Donner l’envie de lire», a écrit Frédéric Ferney dans une lettre envoyée à Nicolas Sarkozy le 9 juin. «La télévision publique est-elle encore le lieu de ce combat? Y-a-t-il encore une place pour la littérature à l’antenne? Ou bien sommes-nous condamnés à ces émissions dites «culturelles» où le livre n’est qu’un prétexte et un alibi?», interroge Frédéric Ferney. Frédéric Ferney a indiqué lundi qu’il n’avait pas reçu de réponse à cette lettre. «Si j’ose vous écrire, c’est que l’enjeu de cette décision dépasse mon cas personnel», assure le présentateur. L’émission qu’il présente, «Le bateau-livre», diffusée le dimanche matin, ne devrait pas reprendre à la rentrée. «La culture qui, en France, forme un lien plus solide que la race ou la religion, est en crise. Le service public doit répondre à cette crise qui menace la démocratie», ajoute-t-il. Dans un entretien téléphonique, M. Ferney a estimé qu’il y avait «un problème entre les discours qu’a tenus Nicolas Sarkozy sur les définitions du service public (…) et puis ce qui se passe actuellement: on fait venir Julien Courbet, Patrick Sabatier». «Si c’est comme ça qu’on pense pouvoir redonner un sens au service public, c’est tout de même terrifiant», a-t-il ajouté.«L’actuelle équipe dirigeante de France Télévisions ne croit pas aux livres», a assuré Frédéric Ferney. «Ma conviction, c’est que le service public fait fausse route et s’épuise en essayant d’imiter le modèle de la télévision commerciale. On perd sur les deux tableaux: on fait moins d’audience qu’eux et on perd le combat culturel», a-t-il estimé.