La télévision publique danoise, qui a connu un succès mondial avec les séries «Borgen», «The Killing» et «Bron/Broen», espère rééditer l’exploit avec une nouvelle saga sur la famille et ses bouleversements dans les années 1960.
«Arvingerne» («Les Héritiers» en danois, vendu internationalement sous le nom de «The Legacy») suit quatre frères et soeurs adultes après le décès de leur mère, une artiste excentrique, qui lègue son manoir de Grønnegård à une autre enfant, abandonnée et inconnue des protagonistes. La série dresse «le portrait d’une famille moderne. Une description de la génération 68 et de ses enfants», explique la société de diffusion danoise DR sur son site internet. «La série suit les 4 enfants de Veronika, dont l’enfance libre et chaotique à Grønnegård a laissé des traces, de manières très différentes». Pour les téléspectateurs du monde entier, «The Legacy» marque un tournant depuis les meurtres crapuleux de «The Killing» et l’intrigue politique de «Borgen». Mais les diffuseurs internationaux sont sûrs d’attirer un public, dans le sillage des précédentes réussites danoises. Avant même que son 1er épisode ait été montré au Danemark, «The Legacy» a déjà été vendue en Australie, aux pays du Benelux et au Royaume-Uni, où «The Killing» a ouvert la voie à d’autres séries en langues étrangères. Les relations familiales et les disputes autour des questions d’héritage sont des phénomènes universels auxquels peuvent s’identifier les téléspectateurs du monde entier. Cependant, Mme Kløvedal Reich estime que le succès de DR à l’étranger s’explique aussi par sa volonté d’ancrer ses histoires dans la société danoise. D’après elle, les téléspectateurs des 4 coins du globe ont été particulièrement attirés par «Borgen» parce qu’ils étaient fascinés par l’égalité des sexes des pays nordiques. «Ces femmes ont réussi. Elles travaillent depuis de nombreuses années, elles ont des diplômes, elles commencent à conquérir des postes auparavant réservés aux hommes», poursuit-elle.
Elle mentionne une scène où apparaissent le Premier ministre (fictif) Birgitte Nyborg et son mari. Celui-ci est malheureux car sa femme carriériste est devenue distante. «Il a une maîtresse, sa femme a déménagé mais elle revient à la maison. Et on l’a écrit comme si elle était un homme». «Elle rentre à la maison et dit à son mari: Je comprends que tu doives trouver de l’intimité ailleurs. Pas de problème, du moment que tu restes discret. Je suis sur le point de m’adresser au Parlement et j’aimerais qu’on le fasse ensemble et j’aimerais aussi passer à la télé ce soir pour dire combien notre mariage est heureux», décrit-elle.
Un autre facteur de succès pour DR tient dans l’investissement consacré au développement de scénarios, ce qui a permit à une petite équipe de mettre en scène la vision de l’auteur sur une période de temps relativement longue. «N’impliquez pas trop de monde», conseille Mme Kløvedal Reich, qui n’a pas dû supporter des coupes drastiques dans son budget, contrairement à d’autres chaînes européennes.