Trop d’arnaques par SMS aux Philippines : la police prouve qu’il est très facile d’obtenir un numéro de mobile sous une fausse identité

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La police des Philippines a utilisé une photo de singe pour activer des cartes SIM et prouver qu’il était toujours très facile d’obtenir un numéro de mobile sous une fausse identité pour commettre des arnaques par SMS, et ce en dépit du renforcement de la législation.

Faux jobs, faux prêts, prétendus gains au loto, même des amours imaginaires: les SMS trompeurs sont une plaie dans ce pays d’Asie du Sud-Est de 114 millions d’habitants.

Des élus ont dénoncé début septembre au Sénat les mécanismes d’attribution de lignes qui sont trop laxistes.

Et la dernière législation de 2022, obligant quiconque voulant acheter une carte SIM à fournir des renseignements d’identité et une photo, n’a pas eu les effets escomptés.

La nouvelle réglementation, en vigueur depuis octobre 2022, s’applique aussi aux dizaines de millions d’utilisateurs existants qui risquaient une déconnexion s’ils ne s’enregistraient pas en bonne et due forme avant le 25 juillet dernier.

Le régulateur philippin des télécoms s’est aperçu que le nombre de messages trompeurs avait «considérablement augmenté» au lieu de baisser . Pour démontrer à quel point il est facile de franchir les contrôles des opérateurs téléphoniques, une vidéo a été présentée dans laquelle un officier de police fait activer plusieurs cartes SIM avec une carte d’identité portant la photo d’un singe tout souriant.

«Le système est vraiment inefficace, si on peut voir un singe sur une photo et quand même valider» l’ouverture de ligne, a expliqué un élu lors d’une audition parlementaire. Plus de 118 millions de cartes SIM pré-payées ou pas sont enregistrées aux Philippines, a indiqué la dirigeante de la commission nationale des télécoms, Ella Lopez.

Pour acheter une carte SIM, il suffit de présenter l’un des nombreux documents d’identité délivrés par les autorités mais aucun n’est biométrique. Les fraudeurs, y compris des opérateurs de jeux en ligne, se servent de cartes SIM bon marché qu’on peut se procurer pour 40 pesos (0,66 euro), a détaillé Jeremy Lotoc, chef de la division du cybercrime au Bureau national des enquêtes.

«Le problème, c’est que quand vous avez une carte SIM (pour frauder) et que ça marche, vous la jetez ensuite. De sorte que c’est très difficile de les pincer», a-t-il ajouté.