Trois questions à…Gilles Désangles, directeur général de l’association des Victoires de la Musique

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    De la musique classique en prime time sur une chaîne de grande écoute, ça n’arrive qu’une fois par an, lors des Victoires de la musique classique. A l’occasion de la présentation de la prochaine cérémonie du 28 février sur France 3, Gilles Désangles nous explique pourquoi ce rendez-vous est essentiel.

    média+ : Est-ce important d’avoir les Victoires de la musique en prime time sur une chaîne hertzienne ?

    Gilles Désangles : C’est absolument fondamental. L’an dernier nous avions 2,4 millions de téléspectateurs sur la durée de l’émission. C’est un répertoire que tout le monde reconnaît. Il y a aussi un vrai côté cérémoniel et un vrai message à faire passer. Si on regarde la liste des sélectionnés, ils sont extrêmement jeunes. Il est important que la musique ne soit pas dépassée et qu’elle reste vivante. Pendant les festivals, les salles de spectacles sont pleines. Avec cette émission en prime time sur une chaîne de grande écoute, on communique un goût, une passion qui nous porte et qui nous donne de l’énergie. On ne fait que les mettre en forme dans le cadre d’une remise de prix. Mais c’est une clé d’entrée. C’est aussi une manière de montrer une reconnaissance pour des artistes. Il est plus facile d’appréhender un sujet lorsqu’il est reconnu. Et puis les artistes ont fait l’actualité de l’année.

    média+ : Comment peut-on attirer de l’audience avec une cérémonie de remise de Prix ?

    Gilles Désangles : Pour la réalisation, nous avons mis l’accent sur le rythme. C’est la base de la musique. Nous avions envie de travailler sur la fluidité, sur une belle qualité d’images, sur la lumière, sur les ambiances. Les artistes ont déjà brisé l’image du musicien classique en queue de pie. Ce n’est pas cela qui importe mais ce qu’il donne et fait partager au public. Il s’agit pour nous aussi de briser les barrières et les codes. Pour l’animation, nous faisons appel à Marie Drucker et à Frédéric Lodéon. Ce dernier a un succès énorme avec son émission sur la musique classique, « Carrefour de Lodéon » sur France Inter. Ce serait inconcevable de faire ces Victoires sans lui. Il est parfaitement légitime, ce fut un grand violoncelliste et il est un grand chef d’orchestre. Il est d’une générosité incroyable et c’est un communicateur hors pair. Il pourrait occuper l’antenne pendant des heures. Il montre que le classique n’est pas élitiste, c’est très simple à aborder.

    média+ : Quelle est la sigification de la distribution de CD sur les Révélations des Victoires de la Musique?

    Gilles Désangles : Pour les Révélations, il s’agit de donner plus qu’une promesse, mais une réalité. L’édition de ce CD donne plus de relief à cette opération. Nous en distribuons environ un million avec un bulletin à l’intérieur de chaque pochette. Nous avons des remontées considérables. Ça implique le public. C’est aussi une carte de visite fabuleuse à offrir à de jeunes musiciens de 20 ans qui oeuvrent dans l’ombre. Pour faire un musicien classique, il faut 15 ans d’un travail acharné. Avec cela, le public va les reconnaître. Pour les Victoires de la musique variétés, il n’y aura pas d’opération comparable car il n’y a plus de place dans l’émission. Chaque artiste aura le temps de s’exprimer. Il y aura aussi un vote du public par un système de téléphonie.