Trois questions à… Vivian Schiller, responsable de NYTimes.com.

    Selon la Newspaper Association of America, le «New-York times» compte par mois et hors week-end 6,5 millions de lecteurs et le site 13,4 millions, avec 15% d’usagers communs aux deux. Vivian Schiller nous explique le développement du site.

    média + : Quels sont vos axes de développement en ligne?

    Vivian Schiller : «L’accès à notre site est gratuit à près de 95%… Nous avons choisi de compter sur la publicité, et cela fonctionne bien. Nous avons misé sur des sites spécialisés autour de différents thèmes. Fin 2006 nous avons lancé notre site de voyages. Il a le contenu du «Times», est enrichi par les usagers et a un moteur de réservation «Expedia». Nos lecteurs aiment échanger avec nos reporters mais aussi entre eux… L’autre axe est l’interactivité, la communauté, la personnalisation. Nous proposons aux lecteurs de faire des vidéos racontant la rencontre avec leur futur conjoint (le «NYT» a le dimanche une section «mariages»). Nous testons aussi le produit «MyTimes», qui permet à chacun de créer son site, avec des informations importées du «Times» ou de n’importe quel site…»

    média + : Où en est le développement de la vidéo?

    Vivian schiller : Le projet n’a été lancé qu’il y a un an avec une ou deux personnes qui ont commencé en tandem avec des reporters. Et il a essaimé. Un an après, nous postons 25 vidéos par semaine… Les plus populaires vont de l’éditorialiste technologies commentant les derniers gadgets au correspondant à Moscou sur la violence en Tchétchénie… Nous avons lancé des séries qui sont, «selon leurs propres mots», des nécrologies à la première personne, réalisées avant la mort et diffusées après. La première est passée (en janvier) avec (le chroniqueur humoristique) Art Buchwald qui commence par «Bonjour, je suis Art Buchwald, et je viens de mourir!».

    média + : Comment les journalistes se répartissent-ils entre papier et multimédia?

    Vivian schiller : Nous avons choisi de fusionner les deux rédactions… fortes maintenant de 1 250 personnes, dont le travail finit dans le journal, en ligne, en vidéo, en série photo, que sais-je! Tous les reporters ne travaillent pas pour tous les supports mais ils en ont l’opportunité… Blogger par exemple a été une révélation pour beaucoup. Nous avons plus de 35 blogs maintenant. Une chose à garder en tête pour l’avenir, et qui me rend si optimiste, est que le web explose… mais cela renforce la position du «Times». Car plus il y a de sources que les gens ne peuvent identifier, et plus nous pensons qu’on se tournera vers nous comme source faisant autorité… C’est une chance pour nous, et notre fiabilité deviendra un vrai repère.