Lors de la présentation des résultats de l’Année TV 2006, le mardi 3 avril 2007, Olivier Appé, Directeur du département Télévision de Médiamétrie, a exposé un panorama général de la télévision et du comportement des téléspectateurs français en 2006 : «L’année 2006 a été marquée par une forte progression des équipements multimédias, et notamment des nouveaux modes de réception des offres, avec en parallèle un réel intérêt pour les chaînes nouvellement reçues».
média + : De plus en plus d’appareils sont reliés au poste principal des foyers. Quel est le rapport avec la progression des chaînes TNT en part d’audience ?
Olivier Appé : On constate en effet que les foyers français s’équipent de plus en plus de nouveaux appareils périphériques autour de la télévision. Pour donner un exemple, en 2004, la moyenne était plutôt de 1,3 périphérique rattaché au téléviseur, en 2006 nous sommes à 1,8 en moyenne. Cela se traduit par le fait qu les gens vont recevoir de plus en plus de nouvelles chaînes que ce soit parce qu’ils se sont connectés à l’ADSL, ou parce qu’ils ont acheté un adaptateur TNT. Cette nouvelle offre implique un nouveau regard vis-à-vis de la télévision et un nouveau mode de consommation. Cela contribue à faire augmenter la part d’audience des autres chaînes dans l’ensemble des comportements visuels des Français. C’est un effet mécanique. Cependant sur la question des programmes, sur 100 minutes regardées il y a 78 minutes pour les chaînes hertziennes en moyenne, et 22 minutes pour les chaînes de la TNT, il y a tout de même un effet programme. Mais ce qui fait surtout bouger les choses actuellement c’est que l’équipement TNT se déploie très rapidement.
média + : Un autre fait marquant de l’année, c’est la baisse de la durée d’écoute notamment chez les 15-24 ans.
Olivier Appé : La durée d’écoute baisse de deux minutes pour les individus de 4 ans et plus, par rapport à 2005. Cette légère baisse de l’écoute de la télévision, constatée sur l’ensemble de l’année, s’explique notamment par le fait que les jeunes en particulier ont accès à des programmes télévisés sur d’autres supports, notamment le micro-ordinateur. D’ailleurs, nous ne suivons pas actuellement cette nouvelle écoute dans la mesure d’audience. Cela s’explique également par les autres occupations, comme surfer sur Internet. Pour les 15-24 ans la durée d’écoute a baissé de sept minutes par rapport à l’année précédente. Les ménagères de moins de 50 ans quant à elles consomment légèrement plus qu’en 2005. En 2006, nous sommes sur une première année de baisse, mais il me semble que des conclusions plus systématiques et fermes ne peuvent être tirées avant un ou deux ans.
média + : Ce phénomène parmi d’autres doit-il entraîner une modification de la mesure d’audience ?
Olivier Appé : Effectivement, compte-tenu du fait que nous allons pouvoir recevoir de plus en plus la télévision sur de nouveaux supports comme le micro, le mobile et peut-être bientôt en voiture, ça suppose que nous adaptions la mesure d’audience à ces nouveaux modes de consommation. Une nouvelle génération de mesure est nécessaire pour adapter le périmètre de la mesure aux évolutions des vecteurs de diffusion : ADSL, Streaming, DVB-H. Nous avons retenu la technologie du WaterMarking audio que nous allons développer avec Thomson dans les mois qui viennent. Les chaînes de télévision devront s’équiper de ce système basé sur un signal sonore. Nous espérons un déploiement début 2008. Nous explorons également la voie des équipements (boîtier ADSL, téléphone portable…) qui peuvent recueillir des informations. Le nouveau dispositif de mesure doit nous permettre de répondre aux premiers besoins au sein du foyer, et ensuite nous déploierons en fonction des besoins du marché, cette technologie pour suivre tout ce qui se passe à l’extérieur du foyer.