Trois questions à… Luc Guyau, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture

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    Les Chambres d’agriculture investissent les canaux satellitaires des réseaux Free et de fournisseurs d’accès Internet. Une opération de communication qui se fait grâce au renfort de journalistes chevronnés. Luc Guyau nous en explique les raisons.

    média+ : Pourquoi avez-vous tenu à faire Terre d’infos TV ?

    Luc Guyau : La télévision est essentielle. Pour la campagne, les produits ou les expérimentations. Le visuel est un élément essentiel pour communiquer avec l’opinion publique. Le Salon de l’Agriculture est un temps très fort de communication vis-à-vis de l’opinion agricole mais surtout du public. Nous avons toujours pensé qu’il ne fallait pas seulement ouvrir cette communication aux visiteurs. Dans un premier temps, nous avions mis en place une animation à l’intérieur du salon pour les débats de société avec l’agriculture et ce qui était réalisé. Pendant plusieurs années, il y avait donc un studio ouvert pendant le salon. L’année dernière, nous avons pu diffuser à l’extérieur dans le cadre des canaux satellitaires pendant la durée du salon. Cette année, nous passons à la dimension supplémentaire pour diffuser à partir de tous les moyens modernes comme Internet. Nous avons aussi obtenu de diffuser avant et après le salon. Avec les documents que nous avons depuis l’année dernière, mais aussi ceux qui sont disponibles au ministère de l’agriculture, à l’INRA ou ailleurs, nous pouvons communiquer en boucle sur l’agriculture, les territoires, la qualité des produits et l’économie afin d’informer au mieux le public sur la réalité de l’agriculture.

    média+ : Quels organismes ont investi dans cette télévision ?

    Luc Guyau : Est-ce que cela aura une influence sur le contenu des programmes? Notre chaîne a 500 000 euros de moyens financés à 80% entre le Crédit Agricole et l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture. Le reste est financé par des acteurs tels que EDF, le Groupement national interprofessionnel des semences et des plants ou Bayer Crop, leader mondial de l’industrie chimique et de produits phytosanitaires. Ces partenaires n’ont pas d’influence sur la ligne éditoriale. Nous y veillons et c’est pour cela que nous avons signé un contrat qui nous laisse libre de la déterminer et de s’assurer qu’il n’y a pas de détournement dans cet esprit-là. On pourrait dire cela pour Bayer, mais aussi pour les autres. Tous ces partenaires sont indispensables, mais ne doivent pas faire le contenu des programmes.

    média+ : Comment Ligne de front a été choisie pour faire cette chaîne ?

    Luc Guyau : Les Chambres d’agriculture sont des établissements publics et lorsqu’elles passent un marché, elles sont obligées de passer un marché d’appel d’offres publiques. Plusieurs candidats ont présenté un dossier. Et c’est «Ligne de front» qui a remporté le marché. Il y a deux ans, la société avait participé à l’animation; l’an dernier une autre avait été sélectionnée. Le cahier des charges avait incité à axer sur des programmes de reportages. Chaque postulant a proposé des programmes innovants en fonction des journalistes qu’il veut mobiliser. Nous savions à peu près ce que nous voulions : mettre en avant les innovations de l’agriculture, le tourisme vert et les débats. Lorsque la société est sélectionnée, il y a une discussion avec eux pour la définition précise. Les propositions se croisent, notamment pour s’assurer de respecter la pluralité présente chez les professionnels.