Tony COMITI, Président de Tony Comiti Productions

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L’agence de presse Productions Tony Comiti est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs indépendants de documentaires, de reportages et d’enquêtes. Quels sont vos principaux clients ?

Tony COMITI

Les chaînes historiques sont naturellement nos partenaires privilégiées parce qu’elles disposent des plus importants magazines d’information. Il y a une vingtaine d’années, notre agence de presse avait produit les premiers reportages de «Zone Interdite» avec Patrick de Carolis sur M6. Nous collaborons également depuis très longtemps avec TF1 mais aussi avec France 2 et son magazine «Envoyé Spécial». Il y a 20 ans, les chaînes achetaient peu de reportages et produisaient beaucoup en interne. Aujourd’hui, elles font appel à des agences spécialisées comme la nôtre. 

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Quelle est la valeur ajoutée de vos productions ?

Tony COMITI

Notre style ! Il a été énormément copié. Mais tant que l’on s’inspire de notre travail, c’est bon signe. Ce qui est important pour nous, c’est de décrypter l’actualité. A mes côtés, je dispose d’une équipe de grands reporters et de rédacteurs en chef qui me suivent depuis longtemps. L’enjeu pour notre agence est d’être rapidement sur place et de couvrir des événements français et étrangers.

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Cette réactivité a évidemment un coût…

Tony COMITI

Etant donné les restrictions de budgets sur les chaînes aujourd’hui, le coût du travail, les charges et plus généralement les frais, nous ne pouvons pas envoyer plusieurs personnes à l’étranger. Dès lors, nous dépêchons un seul JRI. Dans 80% des cas, c’est nous qui proposons aux chaînes de partir couvrir des événements. Sur le Tsunami, j’avais envoyé 11 personnes, et nous étions les premiers arrivés sur place. Sur des événements majeurs, nous n’attendons même pas l’avis favorable d’un diffuseur, nous partons. Les magazines d’information comme «Envoyé spécial» ou «66 Minutes» réagissent vite. Ils prennent une décision en une heure.

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Faut-il anticiper les demandes des chaînes ?

Tony COMITI

Une agence de presse doit délivrer de l’information et pour cela, nous devons aller la chercher. Pour des raisons budgétaires, ce n’est pas simple. Parfois, nous prenons le temps de réaliser des documentaires d’investigation. C’est le cas du film «Clandestins, ils traversent l’enfer pour venir vivre en France» (90’) diffusé ce dimanche dans «Zone Interdite». Cinq journalistes se sont immergés pendant huit mois dans la peau de migrants. L’idée était de voir d’où venaient ces hommes qui partent d’Afrique pour venir en Europe. Sur ce genre de programme, nous avons l’appui du CNC.

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Existe-t-il de grosses différences de rémunération entre diffuseurs ?

Tony COMITI

Le financement entre diffuseurs historiques est à peu près le même partout. La différence financière apparait seulement en fonction du temps de tournage. Lorsque vous travaillez sur un sujet sur l’immigration clandestine, il faut faire vite parce que l’actualité est forte. Il y a des chaînes moins pressées comme France 5 où l’on travaille dans une écriture plus documentaire, plus posée.

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Les chaînes vous demandent-elles du sur mesure ?

Tony COMITI

Oui, cela devient de plus en plus formaté. Chaque émission a son écriture. Après, tous les genres sont permis, sauf le genre ennuyeux. Tout est une question de «deal» en salle de montage avec eux.

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Quelles sont vos productions en cours ?

Tony COMITI

Beaucoup de sujets sont en cours de fabrication pour «Zone Interdite» (M6), «Envoyé Spécial» (France 2) mais aussi pour «Appels d’Urgence» (TF1). Concernant ce magazine de la Une, nous venons de leur produire une enquête sur la police à Marseille. Début décembre dans «Reportages» (TF1), nous proposerons un document sur les contrefaçons de jouets, ou encore un autre sur le trafic d’art. Nous avons livré pour France 5 la saison 6 de la collection de grands reportages, «Les Routes de l’Impossible» (6X52’). Elle sera diffusée par salve en décembre et janvier et nous repartons pour une 7ème saison de 6X52’. Enfin, pour la case «Histoire Immédiate» sur France 3, nous travaillons sur un 110’ intitulé «Qui veut la peau de Bernard Tapie ?».