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Les coproductions européennes font de plus en plus appel à des showrunners américains. Comment expliquez-vous cet engouement ?
Tom FONTANA
Si les diffuseurs européens font appel à des professionnels américains, tant sur la production artistique que sur l’écriture d’une série, c’est parce que nous avons une manière de travailler résolument singulière. La production et l’écriture d’un scénario en télévision s’apparentent à de l’artisanat. Et c’est d’ailleurs une bonne chose que nous puissions partager notre savoir-faire. Lorsque Canal+ m’a engagé en qualité de showrunner sur la série «Borgia», la chaîne souhaitait lancer une série produite «à l’américaine». Leur intention était en effet que j’apprenne à leurs «jeunes artistes», toutes les ficelles du métier pour fabriquer des séries. Sur «Borgia», nous étions constamment en relation avec les studios français et allemands, et il s’avère que personne n’a jamais refusé mes propositions artistiques… Pour votre information, je développe actuellement d’autres projets télévisuels en Europe.
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Que pensez-vous de l’engouement autour des mini-séries internationales ?
Tom FONTANA
C’est une bonne chose ! Si les mini-séries permettent d’attirer de nombreux téléspectateurs à un moment donné, les chaînes seront prêtes à investir dans ce format événementiel.
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De nouveaux acteurs comme Netflix font leur apparition. Quel impact cela peut-il avoir sur votre manière d’écrire ?
Tom FONTANA
L’arrivée de sociétés comme Netflix ne devrait pas provoquer de changements majeurs concernant ma manière d’écrire. Concevoir scénaristiquement une série télévisée s’apparente un peu à la rédaction d’un roman. Vous devez générer du lien et de la connexion dans le temps. En revanche, le développement de Netflix commence d’ores et déjà à faire peur aux studios américains…
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Pour la Fox, vous développez la série «Billy The Kid». Qu’en est-il exactement?
Tom FONTANA
Concernant «Billy The Kid», il s’agira d’une série différente de ce que l’on voit habituellement. A travers cette fiction, nous essaierons d’approfondir la relation d’amour et de haine que les hommes peuvent avoir vis-à-vis des armes. Cela permettra également de traiter d’un sujet courant aux États-Unis, sans pour autant sermonner les gens sachant que l’on parle d’un cow-boy. Enfin, plus je travaille sur des séries historiques, plus je les trouve «agréables» à écrire, en comparaison aux drames contemporains.