L’auteur de séries américaines à succès Tom Fontana a présenté dimanche à Deauville (Calvados) «Borgia», une série au budget exceptionnel avec laquelle Canal+ et Lagardère Entertainment espèrent se faire une place sur un marché mondial des séries télévisées dominé par les Etats-Unis. Les deux premiers des 12 épisodes de cette série diffusée à partir d’octobre sur la chaîne cryptée, en anglais sous-titré en français, ont été projetés dans la nuit de samedi à dimanche au 37e Festival du film américain de Deauville. La salle de 1.500 personnes n’était qu’à moitié remplie. Le créateur de «Oz», série qui se déroulait dans une prison, raconte cette fois l’ascension à la fin du XVe siècle des Borgia, famille à la réputation sulfureuse qui donna deux papes à l’Eglise catholique. Dans «Borgia» comme dans «Oz», intrigue, sexe, sang et violence sont au rendez-vous, mais avec cette fois de prestigieux costumes et décors. Vingt-cinq millions d’euros ont été investis dans cette première saison, soit le double du budget habituel pour une série française, dont un tiers par Lagardère Entertainment. Le 2nd financeur est la société allemande Beta. D’autres sociétés européennes ont également participé au financement. La série, réalisée par l’Allemand Oliver Hirschbiegel («La Chute») avec John Doman («Mystic River» de Clint Eastwood) dans le rôle titre, a déjà été vendue dans 45 pays, a indiqué Klaus Zimmermann, producteur pour Lagardère Entertainment. «Borgia» est en concurrence sur le marché international avec une autre série sur la même famille, «The Borgias», de l’Irlandais Neil Jordan, diffusée depuis avril par la chaîne américaine Showtime avec Jeremy Irons dans le rôle principal.