Nouvelle progression et record historique à 0,6% de part d’audience pour LCI en novembre. Comment la chaîne d’information du Groupe TF1 aborde-t-elle cette montée en puissance et quels sont les réglages à venir ? Les détails avec Thierry THUILLIER, Directeur général de LCI.
média+ : Record historique à 0,6% de part d’audience pour LCI en novembre. Avez-vous objectivement bénéficié de la grève à iTELE ?
Thierry THUILLIER : On ne peut pas se réjouir de ce qui s’est passé à iTELE. C’est une combinaison de plusieurs facteurs. Il est certain que la grève à iTELE a contribué à augmenter l’audience de LCI. Par le biais de vases communicants, une partie du public s’est reportée sur BFMTV et LCI. Dans la mesure où nous étions à 0,2% de pda avant l’été, puis à 0,4% avant la grève de iTELE, une dynamique s’est également inscrite sur LCI. La semaine dernière, la chaîne a atteint son record absolu avec 0,7 point d’audience.
média+ : Pensez-vous avoir créé le reflexe LCI, canal 26 ?
Thierry THUILLIER : C’est sans doute encore un peu tôt. Le mois de décembre va nous éclairer sur le cap éditorial que prend iTELE. On sait bien que 4 chaînes d’info dans le paysage audiovisuel français correspond à la plus grande offre en Europe. Cela fait 3 mois que nous sommes sur le canal 26. On peut considérer que nous sommes allés très vite, et cela grâce à un rendez-vous fort porté par Yves Calvi, «24 Heures en questions». Le magazine a augmenté la tranche de 400%, passant de 80.000 à 270.000 téléspectateurs, avec des pointes à plus de 480.000, dépassant même de temps en temps BFMTV. Entre 18h15 et 20h, nous avons cassé l’horloge d’une chaîne d’info en ne mettant aucun flash d’information. D’autres rendez-vous commencent aussi à trouver leur public comme «LCI Matin» avec François-Xavier Ménage ou «La Médiasphère» de Christophe Moulin. Il faut approfondir et poursuivre ce travail.
média+ : LCI visait 0,4% d’audience en fin d’année, puis le cap de 1% à l’horizon fin 2018-2019, avec l’équilibre financier en parallèle. Le pari est-il en passe d’être tenu ?
Thierry THUILLIER : Sur le plan de l’audience en 2016, le pari est relevé. Mais le mois de novembre est de ce point de vue assez atypique puisque nous avions une forte actualité ainsi qu’une chaîne info concurrente qui a cessé de fonctionner. Il faudra analyser cela sur le moyen terme. Nous avons bon espoir avec la Présidentielle et la campagne qui s’annonce stimulante. On va se donner les moyens pour avoir une stratégie éditoriale ambitieuse sur cette échéance. A ce titre, nous avons renforcé notre pôle politique et nous lui avons créé un service bi-média.
média+ : Résistez-vous à la tentation de mettre moins de «breaking news» ?
Thierry THUILLIER : Bien entendu ! «Breaking news» signifie «casser son antenne» pour une déclaration inattendue ou un événement. Quand on a diffusé les meetings politique vendredi dernier de Fillon et Juppé, nous avons monté une édition spéciale avec nos rendez-vous habituels. LCI sera toujours plus sélective que d’autres dans ce choix, sauf actualité extraordinaire. Notre rôle est d’approfondir l’actu. On ne veut pas spécialement ressembler à nos concurrents. Le magazine de Yves Calvi est la meilleure réponse à tous ceux qui doutent de nos intentions.
média+ : Allez-vous recruter d’anciens salariés de iTELE ?
Thierry THUILLIER : Certaines personnes pourraient nous rejoindre pour des piges ou des contrats courts. Je ne promets en aucun cas la lune. Mais dès que l’on pourra, je souhaite utiliser les compétences de ces grands professionnels.