En 2013, les femmes demeurent toujours sous-représentées dans les médias. Tel est le constat de deux études commandées par le CSA. Afin d’en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE, Membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
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Résultat sans appel pour la 1ère étude relative à la présence des femmes sur les chaînes et les radios… Qu’en est-il exactement ?
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE
Le résultat est en effet sans appel. Le pourcentage de femmes invitées à la télévision demeure toujours aussi médiocre, non seulement pour les chaînes généralistes, pour les chaînes d’information mais aussi pour les radios. Lorsque des femmes interviennent en tant qu’expertes lors de reportages ou dans les JT, elles ne sont en moyenne que 18,9% sur TF1, France 2, France 3, M6, Arte et Canal+. Nous observons cependant un léger progrès lié à la présence des femmes présentatrices à la télévision. Mais quoi qu’il en soit, il reste une marge de progression importante à réaliser.
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Comment s’explique cette sous-représentation des femmes dans les médias ?
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE
Ce sont de vieilles habitudes des rédactions. Ces dernières ont pour coutume de faire intervenir les mêmes interlocuteurs. D’autre part, elles se facilitent la tâche en invitant des auteurs – souvent masculins – qui viennent de publier un livre sur un sujet d’actualité. Je crois qu’il est temps pour les chaînes et les radios d’aller à la découverte de femmes compétentes et légitimes dans leur secteur. Il ne faut pas juste les inviter comme des potiches. Cela ne bouleversera ni le budget des chaînes, ni l’équilibre de programmation. Cela demande juste un peu d’effort et d’imagination.
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Endossez-vous le rôle du médiateur ou du gendarme sur ce sujet ?
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE
Un peu des deux! Le CSA a décidé de mettre un coup de projecteur sur le droit des femmes dans les médias. Mon rôle est de sensibiliser les chaînes à ce combat. La loi qui sera votée d’ici janvier nous permettra éventuellement de prononcer des mises en garde ou des sanctions s’il existe véritablement des chaînes récalcitrantes. J’espère ne pas avoir à m’en servir. Prenons conscience que cette démarche demeure non seulement une mission confiée par la loi, mais aussi une volonté du CSA et du Gouvernement de faire changer les choses. Plus de la moitié des téléspectateurs sont des femmes. Les chaînes ont donc intérêt à capter des auditrices qui seront tout-à-fait ravies de voir des femmes à leur image à l’antenne.
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Les chaînes et radios ont-elles pris des bonnes résolutions en vue d’un rééquilibrage des temps de paroles hommes/femmes ?
Sylvie PIERRE-BROSSOLETTE
Absolument ! Nous avons engagé un dialogue courant juillet avec France Télévisions sur la place des femmes sur les antennes. Cette discussion a abouti à un engagement, celui d’avoir 30% de femmes d’ici fin 2014 dans les JT, émissions et magazines d’information. Cette promesse s’inscrit dans l’avenant au contrat d’objectif et de moyens. Le service public montre ainsi l’exemple et j’espère que les autres diffuseurs suivront cette démarche. Il est très important que les dessins-animés, fictions et émissions, puissent mettre en avant des femmes toutes aussi compétentes que les hommes.