Une télévision ultra-personnalisée, à laquelle tout le monde participe et accessible partout, sur Internet ou sur téléphone mobile : c’est le défi qui attend les professionnels des médias et des télécoms, réunis cette semaine au sommet des télécoms de Montpellier. «Le consommateur voit ce qu’il veut, quand il veut et où il veut, sur sa
télé, devant son ordinateur ou sur son téléphone», résume Julie Cruyt, responsable de l’acquisition de contenus à Belgacom. L’egodiffusion («egocasting»), par opposition à la télédiffusion de masse («broadcasting») : c’est le terme inventé par l’Institut européen de l’audiovisuel et des télécoms (Idate), organisateur du sommet, pour désigner cette nouvelle forme de télévision. «C’est une mise en l’avant de l’ego, qui entraîne une hyperpersonnalisation des médias et une moindre importance des médias de masse», explique Laurence Meyer, directrice d’études à l’Idate.
Internet joue un rôle essentiel dans cette évolution, permettant de créer ses vidéos, de les diffuser sur Internet et mais aussi d’y regarder la télévision et de composer ses programmes, adaptés à ses goûts. «Aujourd’hui on peut, avec un PC et une connexion Internet, accéder à une expérience vidéo hors du commun», s’enthousiasme Stefan Lechère, responsable de l’acquisition des contenus vidéos chez Google France.
«Le téléchargement de vidéos devient une pratique courante et 48% des internautes français ont regardé la télévision sur Internet cette année», selon Mme Meyer. Il s’agit d’émissions de télévision traditionnelles, de plus en plus mises en ligne après leur diffusion, mais aussi de contenus créés directement pour Internet, voire de chaînes qui n’existent que sur le web.