Serbie: adoption d’une nouvelle loi controversée sur l’information

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    Le Parlement serbe a adopté lundi une nouvelle loi sur l’information, dont plusieurs dispositions vivement critiquées par les principales associations de journalistes ont été finalement retirées, ont annoncé les chaînes de télévision serbes en direct. La loi a été adoptée avec 125 voix pour, 88 voix contre et 11 abstentions. Sur les 250 députés que compte le parlement, 224 ont pris part au vote. Le gouvernement a finalement renoncé à deux dispositions qui avaient suscité un tollé de la part des deux principales associations de journalistes, l’Association des journalistes de Serbie (UNS) et l’Association des journalistes indépendants de Serbie (NUNS). L’UNS avait même qualifié le projet de loi d’«anti-européen» et «anti-constitutionnel». La première de ces dispositions prévoyait une procédure de fermeture d’un média, si ses comptes étaient bloqués pendant plus de 90 jours à la suite de difficultés financières. La deuxième disposition, également retirée par le gouvernement, stipulait que les médias devaient disposer de la somme de 50 000 euros de dépôts bancaires pour pouvoir travailler. Une troisième disposition, qui a fait l’objet également de nombreuses critiques, a toutefois été retenue, celle d’imposer des amendes en cas de publication d’informations considérées comme fausses ou diffamatoires. Ces amendes sont perçues comme excessives par les détracteurs de la loi. Le chef de la mission de l’OSCE, Hans Ola Urstad, dans un communiqué diffusé la semaine dernière à Belgrade, avait fait part de son inquiétude devant le projet de loi. Tout comme l’UNS et la NUNS, l’OSCE estimait que les amendes prévues par le texte de loi sont «trop élevées». «Les amendes proposées sont trop élevées pour le contexte en Serbie et pourraient mener à l’auto-censure et à la fermeture de médias», avait estimé l’OSCE.