Scandale de corruption/ Altice Europe : le codirecteur général quitte le groupe

L’un des codirecteurs généraux du groupe Altice Europe et directeur général d’Altice USA, Alexandre Fonseca, a annoncé jeudi sur X son départ du groupe après avoir été suspendu en raison d’une affaire de corruption. «Je tiens à vous informer que le groupe Altice et moi-même avons conclu un accord qui met fin à une relation de plus d’une décennie, dans laquelle j’ai mis tout mon engagement et mon dévouement», a indiqué le co-CEO, son titre exact au sein d’Altice. Contacté, Altice Portugal confirme que «le groupe Altice est parvenu à un accord avec Alexandre Fonseca mettant fin à son contrat de travail, ainsi qu’à toutes les fonctions exécutives et non exécutives qu’il exerçait». Avant d’être nommé DG d’Altice USA en mars, Alexandre Fonseca était à la tête du conseil d’administration d’Altice Portugal. Alors qu’il n’était lui-même pas visé par l’instruction, il avait été suspendu de ses fonctions après qu’Armando Pereira, cofondateur d’Altice avec Patrick Drahi, avait été arrêté dans une enquête pour corruption au Portugal. L’homme d’affaires portugais Armando Pereira, soupçonné de 11 faits de corruption et blanchiment d’argent, est aussi suspecté d’avoir mis en place un réseau de fournisseurs douteux dans le but de détourner d’importantes sommes d’argent via la politique d’achats du groupe. M. Pereira conteste ces soupçons. A la suite de ce scandale qui menaçait de faire vaciller l’empire de Patrick Drahi, une quinzaine d’employés, dont une dirigeante du groupe en France avaient été suspendus. Patrick Drahi avait déclaré se sentir «trahi et trompé par un petit groupe d’individus». En dépit du scandale de corruption, une branche du groupe, Altice International, avait réussi en octobre à emprunter 800 millions d’euros sur les marchés. M. Drahi n’avait cessé de répéter cet été que ce scandale n’aurait «aucun impact» sur les finances et les prévisions d’Altice. Altice International a annoncé fin novembre, en publiant ses résultats du 3e trimestre, avoir pris des mesures pour «renforcer plusieurs processus de contrôle interne» afin de prévenir, détecter et atténuer efficacement le risque de toute faute individuelle potentielle à l’avenir».