Les bénéfices d’exploitation de Samsung Electronics ont chuté de presque un tiers au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, l’entreprise indiquant vendredi s’être focalisée sur la recherche et le développement, tandis que les experts évoquent une demande élevée en puces pour l’intelligence artificielle.
Ces résultats sont révélés dans un contexte incertain, où les leaders de cette industrie tentent d’évaluer les perspectives du secteur après que la startup chinoise DeepSeek a dévoilé un chatbot révolutionnaire aussi performants que les pionniers de l’intelligence artificielle, pour une fraction du prix, selon ses fondateurs. L’entreprise est la filiale phare du géant sud-coréen Samsung Group, de loin le plus important des conglomérats familiaux qui dominent les affaires dans la quatrième économie d’Asie. Cette annonce intervient après que la société a présenté en octobre de rares excuses, reconnaissant faire face à une «crise». Pourtant les ventes ont augmenté au quatrième trimestre de 11,8% pour atteindre 75.780 milliards de wons (50,2 milliards d’euros), tandis que le bénéfice net de 7.750 milliards de wons (5,1 milliards d’euros) était en hausse de 22,2% par rapport à la même période l’an dernier. Mais le bénéfice d’exploitation de 6.500 milliards de wons (4,5 milliards) au quatrième trimestre, a été inférieur à celui du trimestre précédent, qui s’élevait à 9.180 milliards de wons (6,1 milliards d’euros). Une baisse due à «des conditions de marché peu favorables, en particulier pour les produits informatiques, et une augmentation des dépenses, notamment en matière de recherche et développement», a indiqué l’entreprise, plus grand fabricant mondial de puces mémoire, vendredi. Comparé à la même période de 2023, le bénéfice d’exploitation a toutefois augmenté de 129,85% au quatrième trimestre.
En difficulté : Le géant américain de la tech Nvidia, dont les puces sont utilisées pour entraîner une grande partie des modèles d’IA générative tels que ChatGPT, s’appuie sur l’entreprise SK Hynix, rival sud-coréen de Samsung, pour se fournir en puces mémoire à large bande passante (HBM) nécessaires pour les unités de traitement graphique d’intelligence artificielles. Samsung est perçu comme ayant des difficultés à répondre aux exigences de Nvidia.
Son avantage technologique «sur le marché des semi-conducteurs a été érodé ces dernières années», a déclaré Gloria Tsuen, vice-présidente chez Moody’s Ratings. «L’augmentation rapide de la demande de puces pour l’IA accroît également la difficulté technologique à développer de nouvelles puces sur mesure pour les clients dans des délais raisonnables», a-t-elle ajouté. Pour Neil Shah, de Counterpoint Research, les mesures prises par l’entreprise pour se concentrer sur les coûts face aux demandes plus exigeantes des clients «ont constitué des facteurs clés de ces turbulences». L’agence Bloomberg a toutefois indiqué vendredi que Samsung avait obtenu l’autorisation de fournir à Nvidia une «version de ses puces mémoire à large bande passante de cinquième génération», citant des personnes familières du dossier.