ARTE refond son Access : du lundi au vendredi, de 19h00 à 21h00, la chaîne donne des clés pour comprendre les grands enjeux du monde et analyser le flux des événements. KM Productions a récupéré la production exécutive de la tranche. Rencontre avec Sandrine BEYNE, productrice chez KM.
MEDIA +
Vous supervisez la tranche 19h00-21h00 d’ARTE à partir du 11 avril. Qu’en est-il ?
Sandrine BEYNE
Nous sommes très fiers qu’ARTE nous confie la tranche d’Access Prime Time. Nous travaillons ensemble depuis longtemps puisque KM produit avec succès «28 minutes» depuis 11 ans. Il a paru naturel à la chaîne franco-allemande de nous confier la production exécutive de ce créneau d’avant-soirée comprenant cinq rendez-vous d’information, de magazine et de reportage : «Regards», «Le dessous des images», «ARTE Journal», «28 minutes» et «Le dessous des cartes – L’essentiel». Nous essayons de traduire les ambitions de la chaîne en donnant du sens, en contextualisant et en apportant de la nuance dans un monde où les faits se télescopent.
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«28 minutes» est le pilier de l’Access d’ARTE. Comment expliquez-vous sa longévité ?
Sandrine BEYNE
Quand on a commencé «28 minutes» en 2012, ARTE n’était pas habituée à un talk quotidien d’Access Prime Time. En tant que producteur, notre chance a été de partir d’une feuille blanche pour tout inventer. Très vite, notre conviction a été non seulement de donner du temps de parole, de décrypter l’actualité européenne et internationale mais aussi de voir les choses différemment. En mettant tout cela en œuvre, l’émission a fait sens. Sans jamais chercher le clash, on essaie de s’écouter, d’opposer les argumentations et de donner des clés de compréhension au téléspectateur.
MEDIA +
Des téléspectateurs qui se sont agrégés au fil des saisons…
Sandrine BEYNE
C’est exact ! On a commencé dans la marge d’erreur de Médiamétrie et aujourd’hui nous sommes en moyenne à 3,1% de pda. Nous avons réussi à fidéliser près de 850.000 téléspectateurs chaque soir. «28 minutes» bénéficie aussi d’une très bonne image. Nous sommes très exigeants sur la véracité des infos que l’on délivre. Hors plateau et hors technique, nous sommes une quarantaine de personnes à travailler au quotidien pour produire 45 minutes d’émission, six fois par semaine, douze mois dans l’année. Nous tournons dans les conditions du direct, en léger différé parce que l’émission est doublée pour la diffusion en Allemagne, beaucoup plus tard dans la nuit.
MEDIA +
Quel est le profil de votre public ?
Sandrine BEYNE
C’est un public mixte : homme-femme. La moyenne d’âge est de 62 ans, plus jeune que celle de la chaîne. La deuxième tranche de téléspectateurs qui nous regardent le plus sont les 15-25 ans. Nous sommes très sollicités par les universités et les professeurs qui nous demandent de récupérer des débats afin de les projeter en classe pour nourrir la réflexion des élèves.
MEDIA +
Des évolutions éditoriales sont-elles envisagées ?
Sandrine BEYNE
Le socle de «28 minutes» est pérenne. Les ajustements éditoriaux évoluent à la marge. Ce qui nous guide, ce sont les rencontres avec des journalistes et de nouveaux visages. Quoi qu’il arrive, on ne fait jamais de révolution. Nous avons trouvé un bon équilibre entre un invité qui parle à la première personne, un débat qui est la clé de voûte de l’émission, et enfin un sujet plus léger sur la dernière partie avec les chroniqueurs. Ce sont différentes façons de traiter l’info pour que chacun puisse s’y retrouver.
MEDIA +
En gérant une quotidienne, avez-vous le temps de développer d’autres projets TV ?
Sandrine BEYNE
C’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. A mon poste de productrice, j’ai la chance de côtoyer des figures qui font de l’antenne et des journalistes qui fabriquent des sujets. On discute parfois autour d’idées que l’on peut développer ensemble. Quand nous avons intégré le groupe Banijay, nous avons conservé l’identité de KM qui est connu pour produire des émissions de plateau, magazines et documentaires. Nous sommes des fabricants de contenus. J’ai commencé à «Nulle part ailleurs», puis «Le Grand Journal» et maintenant «28 minutes». Nous savons faire du talk de qualité mais aussi du magazine et des documentaires. En ce sens, il y a des productions en cours de montage pour Canal+, notamment un film sur Karl Lagerfeld, ou Netflix.
LES DIRIGEANTS
F. DE BRUGADA
CEO
S. BEYNE
Productrice
COORDONNEES
23 Rue Linois
75015 Paris
DATE DE CREATION
1994
PRODUCTIONS
«28 minutes» (ARTE); «A table ! Mangez sain, dépensez moins» (France 2)…