En cette rentrée 2014, AB Thématiques a décidé de renforcer sa position au sein du paysage audiovisuel français. L’ambition affichée d’AB Groupe est de consolider ses acquis tout en distribuant toujours plus largement ses 15 chaînes thématiques (RTL9, AB1, Mangas, ClubbingTV, AB Moteurs, Golf Channel, Lucky Jack TV, Trek, Animaux, Chasse & Pèche, Encyclo, Toute l’Histoire, Action, Ciné FX, Polar). Pour nous détailler l’évolution de l’offre, média+ s’est entretenu avec Richard MAROKO, Directeur Général des programmes chez AB Groupe.
MEDIA +
Êtes-vous à ce jour dans une logique de renforcement de vos antennes ?
RICHARD MAROKO
Le renforcement éditorial de nos chaînes thématiques s’inscrit au cœur d’une réflexion que nous avons engagée depuis deux ans et qui prend tout son sens cette année. Nous ambitionnons de repositionner et clarifier les antennes que nous éditons. Il faut s’assurer qu’elles correspondent à un véritable besoin auprès des téléspectateurs. Il y a toujours une nécessité absolue de se concentrer sur des programmes de qualité et exclusifs de façon à maximiser la satisfaction des abonnés. Le maître-mot est de proposer des contenus que l’on ne voit pas ailleurs. Nous sommes à l’écoute constante du marché et de ses évolutions. Malgré les bouleversements du secteur, nous croyons plus que jamais aux chaînes thématiques à condition qu’elles soient pertinentes, bien positionnées, de qualité et qu’elles offrent une alternative aux chaînes gratuites.
MEDIA +
Comment RTL9 évolue-t-elle éditorialement ?
RICHARD MAROKO
RTL9 n’a pas eu besoin d’être particulièrement repositionnée. Avec plus de 13 millions de foyers abonnés, c’est la chaîne de complément la plus regardée en Prime Time avec 300.000 téléspectateurs en moyenne. Avec plus de 1.000 films diffusés chaque année, nous misons également sur des divertissements inédits. C’est le cas cette saison d’un nouveau programme original, «A la roots» (Pyla Prod) présenté par Stéphane Basset. Dans ce format, un artiste francophone est envoyé dans un pays où il va devoir s’en sortir, sans argent, grâce à ses talents musicaux. Louis Bertignac s’est prêté au jeu pour le 1er épisode qui a été tourné en Thaïlande.
MEDIA +
Avez-vous décidé d’abandonner la téléréalité sur AB1 ?
RICHARD MAROKO
Disons qu’AB1 a clarifié son positionnement en se concentrant sur la fiction et les séries. Nous avons mis l’accent sur des productions plus récentes en Prime : «Last Resort», «True Blood». Nous avons acquis aussi des séries cultes pour le Day Time («Melrose Place», «Hartley cœurs à vif»,…), ce qui nous permet d’avoir une offre bien équilibrée. Il y a une attente sur ce thème. AB1 est une chaîne plutôt féminine, très implantée sur les 25-49 ans.
MEDIA +
Quid des Mangas ?
RICHARD MAROKO
Un nouvel habillage et un nouveau logo viennent accompagner l’offre des séries japonaises de Mangas. Nous allons poursuivre la diffusion de séries inédites en simulcast, 24 heures après la diffusion japonaise. Avec 4,6 millions de foyers abonnés, nous sommes suivis chaque mois par 2,4 millions de téléspectateurs.
MEDIA +
Vous annoncez la fermeture de la chaîne Escales. Pourquoi ?
RICHARD MAROKO
Il faut savoir changer. Le «voyage» à la télévision est devenu un thème totalement galvaudé. Nous considérons aujourd’hui que cette thématique n’était plus assez segmentante. Du coup, nous lancerons début 2015 une nouvelle chaîne, TREK, centrée sur l’aventure outdoor et le dépassement de soi. Aux Etats-Unis, il est très courant qu’une chaîne abandonne un thème pour en lancer un nouveau.
MEDIA +
Y-a-t-il vraiment de la place pour les chaînes thématiques ?
RICHARD MAROKO
Dans l’ambiance morose dans laquelle nous sommes, avec l’annonce de l’arrêt de LCI, et les menaces de fermeture de Paris Première, il y a tout de même un véritable avenir pour les chaînes thématiques, à condition qu’elles sachent évoluer, bien se positionner et apporter quelque chose au marché. Certes, elles sont concurrencées par la TNT gratuite mais le paysage audiovisuel va se stabiliser.
MEDIA +
Les acteurs de la S-VOD (comme Netflix) ne sont-ils pas aujourd’hui vos véritables concurrents ?
RICHARD MAROKO
Dans une certaine mesure, c’est vrai. Les chaînes cinéma peuvent être fragilisées par des acteurs comme Netflix. Mais pour proposer des événements d’antenne, en direct, autour de compétitions ou d’événements, rien ne vaut la télévision linéaire. Lorsque nous proposons en direct des compétitions sportives comme «Nascar» (AB Moteurs) ou des événements de catch sur AB1, les abonnés sont fidèles. L’appétit est là. L’éditorialisation n’est pas un fantasme. Personne n’a envie de se retrouver devant 10.000 programmes et de ne pas savoir quoi regarder. Pour autant, cela ne nous empêche pas de proposer en parallèle «Jook Vidéo», notre service de VOD en illimité par abonnement.