Richard Maroko, directeur des programmes de AB Moteurs

    213

    Pour la nouvelle année, la chaîne «AB Moteurs» fait peau neuve. Une nouvelle grille de programmes tournée autour de trois axes. Rencontre avec Richard Maroko, directeur des programmes de AB Groupe.

    média+ : Quels sont les changements de la chaîne «AB Moteurs» ?

    Richard Maroko : Le principal changement est l’orientation de la chaîne avec moins de temps d’antenne consacrés à la compétition pour plus de reportages et de divertissements sur tout ce qui touche la mécanique. Néanmoins, nous allons garder les compétitions les plus importantes que nous avons déjà, celles qui ne sont pas diffusées sur les autres chaînes, comme la nascar (ndlr : courses automobiles très populaires aux Etats-Unis).

    média+ : L’organisation de votre grille de programmes tourne autour de trois axes. Pour quelles raisons ?

    Richard Maroko : On a regroupé la thématique du moteur autour de trois axes pour donner plus de visibilité à la grille. Le problème quand on parle de moteur, c’est que beaucoup de gens s’y intéressent mais de la même manière: certains aiment la moto, d’autres la voiture…ce qui est important c’est de redonner un peu de clarté à tout ça. Les trois axes organisent la grille de façon à ce que le téléspectateur se retrouve dans chacune d’elles. Par exemple, la première thématique tourne autour de ce qui est fun, à l’intérieur de laquelle il y aura à la fois le tuning et une émission «Monster garage» où des bricoleurs doivent construire un engin avec les composants d’un autre engin. Le deuxième axe se consacrera aux essais, c’est-à-dire la découverte de nouveaux modèles de voitures, de motos. Cette thématique sera pour les puristes de la mécanique. Enfin, il y a un côté un peu plus historique avec le dernier axe «Auto passion» dans lequel le public retrouvera des reportages sur les voitures classiques, les plus grandes de tous les temps. Bien sûr, à côté de cela, on retrouvera la compétition. Ces trois entrées résument finalement trois centres d’intérêts. C’est un parti pris que l’on a adopté afin que les téléspectateurs puissent ainsi mieux choisir ce qu’ils veulent regarder sur notre chaîne.

    média+ : Autre nouveauté sur la chaîne: vous vous lancez dans la téléréalité avec l’émission «Top Gun Academy»…

    Richard Maroko : Oui. On va faire ressortir le côté mécanique à partir de cette téléréalité. Cela donne un côté moins sérieux et plus magazine. L’émission suit des apprentis pilotes d’une académie d’aviation. Les téléspectateurs vont pouvoir les suivre un peu à la façon «Top Gun». Cela touche le public qui s’intéresse à la mécanique car c’est un peu le même univers. Cette émission montre que nous n’excluons pas non plus de faire une incursion dans le divertissement, le nouveau créneau dans lequel s’inscrit la chaîne.

    média+ : Quelles sont les raisons qui ont motivé ces changements ?

    Richard Maroko : Face à la multiplication des chaînes de sport, on s’est aperçu que ce n’était pas notre registre. La chaîne n’aura jamais les droits de la formule 1 ni des championnats du monde des rallyes… Beaucoup de personnes s’intéressent à la voiture mais ne sont pas forcément intéressées par les championnats. C’est sur ce point que la chaîne intervient: nous insistons plus sur le côté amour de la mécanique. Fort de ce constat, on a pensé laisser le sport aux chaînes de sport alors qu’«AB Moteurs» s’intéresse à d’autres programmes plus divertissants et qui ciblent les personnes aimant la mécanique sans être «dingues» de compétitions.

    média+ : Est-ce un changement qui a coûté cher ?

    Richard Maroko : Oui car il a fallu acquérir beaucoup de nouveaux programmes mais nous ne voulons pas divulguer le montant.

    média+ : Vos émissions sont-elles exclusivement des productions externes ?

    Richard Maroko: Non. Nous allons par exemple produire une nouvelle version d’un magazine consacré à l’actualité de l’automobile.

    média+ : Comptez-vous développer la VOD sur votre site Internet ?

    Richard Maroko: On est en train de reformer tous les sites des chaînes AB pour les rassembler dans un portail groupe. Comme on repart de zéro, nous n’avons pas grand-chose à mettre pour l’instant mais au fur et à mesure, tout ce qui est vidéo, notamment les nouveaux programmes, vont venir nourrir le contenu.

    média+ : Avec tous ces changements, avez-vous fixé des objectifs en terme d’audience pour la chaîne ?

    Richard Maroko: On compte bien avoir une audience supérieure avant la fin de cet été. D’autant plus que «Motors TV», qui était notre concurrent principal dans le bouquet CanalSat, ne fait plus partie du bouquet «basique» depuis septembre. C’est aussi une bonne raison de donner une nouvelle personnalité à la chaîne puisque maintenant nous sommes seuls dans le bouquet basique.

    média+ : Quelles sont les ambitions de la chaîne d’ici 5 à 10 ans ?

    Richard Maroko: Je ne peux pas répondre à cette question. Dans le milieu des chaînes thématiques, c’est compliqué d’anticiper à si long terme. L’important pour une chaîne thématique est d’apporter une chose unique et cohérente sur son marché.