Revalorisation salariale dans l’audiovisuel : accord trouvé après des perturbations de tournages

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Après des journées de grève qui ont perturbé des tournages de séries et émissions, un accord sur des revalorisations salariales a été signé entre les employeurs et trois syndicats de techniciens de l’audiovisuel, sans la CGT, a-t-on appris vendredi auprès des différentes parties. L’accord prévoit au 1er février une revalorisation de 5% pour les salaires inférieurs à 1.100 euros mensuels et de 3% pour ceux supérieurs. Deux autres revalorisations sont prévues au 1er juillet 2024 puis au 1er juillet 2025 pour les secteurs de la fiction et du flux (divertissement, jeux, magazines…). Non signataire de cet accord, le syndicat Spiac-CGT a annoncé sur le réseau social X que «dès la semaine prochaine», il allait «lancer des appels à la grève et autres formes de mobilisations multiformes». En fin d’année 2023, des tournages ou la post-production de séries comme «HPI» ou «Déter» ont été perturbés par des grèves. Le Spiac-CGT réclame «un rattrapage de salaires conséquent». Son mot d’ordre depuis novembre était «20% pour tous». L’accord a été signé par les organisations syndicales SNTPCT, SNAJ-CFTC et F3C-CFDT, qui rassemblent à eux trois un taux de représentativité de 62% dans la branche. «Malgré l’insuffisance des revalorisations proposées au regard du manque à gagner pour l’ensemble des salariés, le SNTPCT a pris la décision de ratifier l’accord», a indiqué ce syndicat signataire. «Le rattrapage des salaires de 20% ne pouvait s’obtenir en une seule mobilisation après 20 ans d’attentisme», explique-t-il dans un communiqué. L’accord «ouvre de nouvelles perspectives pour les négociations futures concernant les salaires, les conditions de majorations, d’indemnisation des trajets, et de durée et d’amplitude de la durée du travail», souligne-t-il. La F3C-CFDT a dit signer «sans le moindre enthousiasme», tout en étant prête à «appeler à la mobilisation si cela devenait nécessaire» à nouveau. Quant aux organisations de producteurs (USPA, SPI, Satev, Spect), qui dépendent des commandes des chaînes de télévision et plateformes, elles assurent qu’elles «poursuivront leur travail en commun avec les représentants des salariés afin de parvenir, par la voie de la négociation collective, à faire évoluer la convention collective dans les prochains mois».