Les syndicats de journalistes SNJ et SNJ-CGT ont dénoncé lundi l’adoption par l’Assemblée d’un sous-amendement sur la réforme des droits d’auteurs des journalistes, une mesure selon eux «dictée» par les patrons de presse et qui «porte atteinte» au statut de journaliste. La semaine dernière, l’Assemblée a adopté un amendement du gouvernement sur la réforme des droits d’auteurs des journalistes dans le cadre de l’examen du texte «protection des droits sur internet». Elle a également adopté un sous-amendement du député UMP Christian Kert selon lequel le journaliste peut être amené à travailler sur différents supports du titre de presse. La Commission mixte paritaire doit se réunir mardi pour établir un texte de compromis entre les députés et les sénateurs avant son adoption définitive par le Parlement jeudi. «Le gouvernement et sa majorité viennent de porter atteinte au statut du journaliste et de le dénaturer», réagit le SNJ-CGT dans un communiqué. «Alors que le Code du travail prévoit que le journaliste est employé par un titre, le nouvel article permet à l’employeur de lui imposer de travailler sur l’ensemble des supports. Les patrons pourront imposer aux journalistes de travailler indistinctement pour un titre, pour le site Internet, la radio, la chaîne de télévision…», écrit-il. Le SNJ a de son côté «condamné vigoureusement le manquement à la parole donnée», rappelant que le président du groupe UMP Jean-François Copé «avait assuré le SNJ de la détermination des députés de son groupe à mettre en oeuvre les engagements pris par le président de la République lors des Etats généraux de la presse». «En adoptant des sous-amendements dictés par la fraction extrémiste des éditeurs de presse, les députés de la majorité ont détruit l’équilibre délicat auquel était parvenu un groupe de journalistes et d’éditeurs, un projet pourtant soutenu par le président», commente le SNJ, premier syndicat de la profession.