L es recettes publicitaires des médias ont limité leur baisse à 1,1% en 2015, et devraient se stabiliser cette année, après une longue période de crise, selon le bilan publié jeudi par l’Institut de recherches et d’études publicitaires (Irep) et France Pub. Mieux, les recettes des seuls médias historiques et d’internet, en chute depuis 2012, ont atteint la stabilité dès 2015. Elles devraient rebondir cette année avec une petite hausse de 1%, selon les prévisions de l’Irep. «Sauf catastrophe économique, on peut espérer un atterrissage cette année» des recettes publicitaires, a observé Philippe Legendre, directeur délégué de l’Irep, lors d’un point de presse. «On a mangé notre pain noir», a renchéri Xavier Guillon, directeur général de France Pub, commentant la montée de la publicité numérique qui a longtemps pris des parts de marchés aux autres supports ces dernières années, sans compenser des pertes considérables. Les recettes nettes des médias au sens large (télévision, cinéma, radio, internet, presse, publicité extérieure, annuaires, courriers publicitaires et imprimés) ont atteint l’an dernier 12,8 milliards d’euros, limitant leur recul à -1,1%, après une chute de 2,5% en 2014 et de 3,6% en 2013. La télévision, premier média en volume à 3,24 milliards d’euros de recettes, s’en sort bien avec une progression de ses recettes de 0,6%. «On aurait pu s’attendre à mieux, mais le dernier trimestre de 2015 n’a pas été très bon en octobre et novembre», a observé M. Legendre, alors que les chaînes ont réduit leurs écrans publicitaires au moment des attentats du 13 novembre à Paris.Les recettes du cinéma (+1,8%) et de la publicité numérique (bannières, mots-clefs sur les moteurs de recherche et mobile) en hausse de 5,9%, sont aussi dans le vert.La presse, délaissée par les annonceurs, continue en revanche à plonger, perdant 5,9% en 2015, après -8,7% en 2014. Dans le détail, les recettes publicitaires de la presse quotidienne nationale (PQN) continuent à dégringoler de 6,7%, la presse quotidienne régionale chute de 4,8%, les magazines de 5,6% et la presse spécialisée de 5,4%. La palme revient encore cette année à la presse gratuite qui chute de 9%. La PQN gratuite dévisse même de 18,5% après l’arrêt de la distribution de Metronews, dont seul le site internet subsiste. La radio, longtemps considéré comme un refuge en temps de crise, cède aussi plus modestement 0,8%.