L’étau se resserre autour du PDG de Radio France, Mathieu Gallet, de nouveau convoqué par sa ministre de tutelle Fleur Pellerin jeudi et vivement attaqué par l’UMP, après deux semaines d’une grève qui s’éternise. Pour la seconde fois en dix jours, M. Gallet a été «convoqué» jeudi matin par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. A l’ordre du jour, une discussion cruciale sur le projet stratégique que M.Gallet a dû lui fournir en urgence, à la demande de la ministre, où il présente ses arbitrages pour le groupe en quête de 50 millions d’euros d’économies. Mme Pellerin a assuré mercredi avec force devant l’Assemblée qu’elle allait «prendre des décisions dans les prochains jours» et «prendre ses responsabilités» dans ce dossier. Alors que certains syndicalistes jugeaient mercredi «compromis» le poste du PDG, les syndicats de Radio France ont décidé mercredi de reconduire la grève jeudi, pour un 15e jour consécutif, sur fond de craintes pour l’emploi. Vendredi, ce sont les journalistes, jusqu’ici majoritairement non grévistes, qui sont appelés à faire grève 24 heures, également au nom de l’emploi. Le conflit, qui paralyse les antennes, réduites à des bandes musicales au grand dam des auditeurs de France Inter, France Info, France Culture, France Bleu ou France Musique, reste en deçà du conflit record dans le groupe, en 2004 (23 jours). Comme la semaine dernière, le mot sec de «convocation» a été employé mercredi par le gouvernement. Sommé mercredi dernier de présenter un projet complet sous 15 jours, M. Gallet l’a remis à Mme Pellerin dès mercredi matin. Il compte tenir la semaine prochaine un comité central extraordinaire (CCE) pour le présenter aux salariés, a indiqué sa porte-parole. Irrités de ne pas avoir eu, eux aussi, connaissance du projet, les syndicats l’ont réclamé au ministère, a dit Jean-Eric Ziolkowski, délégué central d’entreprise (CFDT). M. Gallet est aussi fragilisé par les révélations du «Canard enchaîné» sur des dépenses somptuaires, pour l’aménagement de ses bureaux et le recrutement de consultants en communication, tant à Radio France qu’à la présidence de l’Institut national de l’audioviuel (INA) son précédent poste. Des dépenses en contradiction avec la politique d’économies qu’il est appelé à mettre en oeuvre dans le groupe de 4.600 salariés. Des critiques qui viennent aussi du plus haut niveau de l’UMP: son numéro trois, Laurent Wauquiez, a dénoncé mercredi «le grand écart» «insupportable» entre les dépenses de M. Gallet -qui est passé par les cabinets de ministres de droite- et les «contraintes» budgétaires imposées au groupe public. Mardi, le président de l’UMP Nicolas Sarkozy avait dénoncé «le scandale de la grève à Radio France» en pleines élections départementales, qui a privé les auditeurs de 2 soirées électorales.
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