Radio France envisage de nouvelles suppressions de postes pour dégager 60 millions d’euros d’économies d’ici 2022, soit le triple de ce qui avait été annoncé jusqu’ici, ont indiqué vendredi une source syndicale et un député communiste. La direction de Radio France n’a pas souhaité faire de commentaires avant une réunion prévue lundi. Le groupe public est soumis, comme le reste de l’audiovisuel public, à un plan d’économies réclamé par l’Etat, qui s’élève pour Radio France à 22 millions d’euros d’ici à 2022. Selon une source syndicale, la présidente du groupe Sibyle Veil a toutefois évoqué ces dernières semaines devant les salariés de Radio France un plan d’économies de 60 millions d’euros, sur un budget total d’environ 650 millions d’euros. La présidente a reçu les syndicats du groupe vendredi dernier pour évoquer les contours de ce plan, avant un comité central d’entreprise prévu ce lundi 3 juin. Outre 20 millions d’euros de baisse attendue des contributions de l’Etat, le tour de vis supplémentaire vise à compenser 20 millions d’euros d’augmentation des charges (personnel, loyers, financement de la Radio numérique terrestre) et permettre 20 millions d’investissement dans le numérique. Le député (PCF) de Seine-Maritime Sébastien Jumel a dénoncé vendredi dans un communiqué une «véritable trahison du service public radiophonique». Avec ce «plan d’économies multiplié par trois», le groupe Radio France est «promis à une véritable saignée», écrit le parlementaire, assurant avoir obtenu ce chiffre à partir de sources internes. M. Jumel affirme en outre que Radio France prévoit de mettre en oeuvre «un plan de départs volontaires». La direction n’a pas évoqué de plan de départs mais des «départs ciblés», tempère la source syndicale. Des suppressions d’antennes ne seraient pas non plus à l’ordre du jour. Sébastien Jumel condamne également la suppression d’émissions sur France Musique, décrits par la direction de la radio comme un repositionnement de son antenne, et du magazine de reportage de France Inter, «Comme un bruit qui court». «Produire du reportage a un coût, cette émission-là a en plus le mauvais goût de se consacrer aux luttes sociales», déplore le député.