Radio France, dont les «écoutes numériques» ont augmenté de 50% en trois ans, à plus de 3 milliards, va continuer d’investir sur le secteur, en y allouant spécifiquement au moins 41 millions d’euros en 2023, a annoncé le groupe public vendredi. Ce montant est «stable» par rapport à 2022 mais «multiplié par 2 en 4 ans», précise le directeur du numérique à Radio France, Laurent Frisch. De plus, il n’inclut pas les podcasts natifs (qui ne sont pas des rediffusions d’émissions existantes) ou la rédaction d’articles. «Le budget réel est donc largement supérieur», selon M. Frisch. La Maison ronde revendique 1 milliard d’écoutes numériques en direct en 2022 pour l’ensemble de ses antennes et webradios, soit 650 millions d’heures de live (+5% par rapport à 2021). Plus de la moitié de ces écoutes numériques (55%) ont été réalisées sur les propres supports de Radio France, «dont la plateforme lancée il y a 3 ans (avec son application mobile)», et non via des opérateurs extérieurs, précise le groupe public dans un communiqué. Côté podcast, Radio France revendique également plus d’1 milliard d’écoutes, «soit une augmentation de 17% par rapport à 2021 et 2 fois plus en 5 ans».S’y ajoutent «1 milliard de vues sur les réseaux sociaux», le groupe radiophonique ayant multiplié les «nouveaux contenus sur Twitch, Snapchat et TikTok, tout en consolidant» sa présence «sur les plateformes historiques (Youtube, Facebook, Instagram)». «Malgré un budget (de 3,8 milliards d’euros, dont 623 millions à Radio France) qui, rapporté au nombre d’habitants, arrive au quatorzième rang des pays européens, l’audiovisuel public français surperforme», estime ainsi dans les Echos la présidente de Radio France, Sibyle Veil, récemment reconduite pour une deuxième mandat. Après avoir «fait notre révolution numérique de la radio vers l’audio» il faut «élargir le socle de la radio à ceux qui ne l’écoutent pas encore», a-t-elle ajouté, pronant «l’innovation». «Je veux qu’on se saisisse de l’intelligence artificielle en coopérant avec les autres acteurs de l’audiovisuel public et via des partenariats stratégiques comme celui de Radio France avec l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) et Polytechnique», a notamment indiqué la dirigeante.