Rachat Clear Channel: les banques créancières cherchent un accord

    166

    Les banques engagées dans le rachat, par des fonds d’investissement, du groupe de radios et d’affichage Clear Channel ont proposé le recours à un arbitrage pour solder le contentieux qui oppose les différentes parties, avance mardi le «Wall Street Journal» en ligne. Dans une lettre envoyée à Clear Channel et aux deux fonds d’investissement, le consortium des banques créancières s’est dit prêt à soumettre le contentieux à un arbitrage «indépendant», dans la perspective de trancher sur le sujet d’ici six semaines, selon le quotidien. En échange, les banques souhaitent l’arrêt des poursuites en justice. «Les banques restent favorables au financement de l’acquisition de Clear Channel», précise aussi ce courrier, cité par le journal. Toutefois, les fonds candidats au rachat de Clear Channel, Thomas H. Lee et Bain Capital, ont refusé la proposition d’arbitration, affirme le quotidien, sans plus de détails. Contacté, le groupe Clear Channel n’était pour sa part pas joignable dans l’immédiat pour commenter cette information. A la Bourse de New York, l’action Clear Channel prenait 5,12% à 29,95 dollars vers 17h45 GMT, le marché pariant sur une résolution du contentieux. Cette initiative est un nouvel épisode dans le projet de rachat de Clear Channel, qui traîne en longueur depuis 2006 et a fini récemment devant les tribunaux. L’offre représente une valeur de 19,6 milliards de dollars, soit potentiellement l’un des plus gros retrait de la cote jamais mené par des fonds d’investissements. La proposition des banques fait suite à leur récent camouflet devant la justice, laquelle a rendu une décision favorable à Clear Channel et des fonds Thomas H. Lee et Bain Capital Clear Channel et les deux fonds acheteurs ont porté plainte en mars contre les banques créancières devant les juridictions du Texas et de New York, accusant ces dernières d’avoir rompu leurs engagements pour financer l’opération et souhaitant les forcer à respecter leurs engagements initiaux. Le 11 avril, un tribunal du Texas a donné raison aux plaignants, en rejetant la demande des banques de débouter la plainte. Les banques engagées sont Citigroup, Morgan Stanley, Credit Suisse Group, Royal Bank of Scotland, Deutsche Bank et Wachovia Corp. Bain Capital et THL Partners estiment que les banques ont pris des engagements irrévocables à financer le rachat, annoncé en novembre 2006, et qu’elles ont modifié unilatéralement et de manière inacceptables les conditions du prêt. Damant le pion à d’autres gros fonds, Bain Capital et THL avaient offert en novembre 2006, en pleine euphorie boursière, 18,7 milliards de dollars en cash pour racheter Clear Channel, et ensuite augmenté leur offre pour convaincre des actionnaires réticents. Entre-temps, le marché du crédit s’est écroulé et les banques ont accumulé les pertes, rendant de plus en plus improbable cette gigantesque opération financée par l’emprunt.