R. FERNANDEZ (Orange) : «Orange est le 1er opérateur fibre en Europe»

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Le groupe Orange affiche des résultats financiers pour le 1er trimestre 2022 en progression avec un chiffre d’affaires et un EBITDA en légère hausse, après un résultat net 2021 marqué par une dépréciation en Espagne et le cofinancement de réseaux fibre en France. Dans l’Hexagone, l’opérateur continue de gagner des abonnés mobile, Livebox et Pack Open. Entretien avec Ramon FERNANDEZ, Directeur général délégué en charge de Finance, Performance et Développement chez Orange.

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Orange a publié ses résultats pour le 1T 2022. Comment expliquez-vous ces résultats financiers ?

RAMON FERNANDEZ

Ce qui explique la progression, c’est la performance de l’Afrique et du Moyen Orient. C’est l’un des segments en croissance régulière depuis des années. Cette croissance s’est même accélérée: +9% de chiffre d’affaires au 1er trimestre tandis que l’objectif fixé dans le plan stratégique était de croître de 5 à 6% en moyenne. L’Afrique est donc le 1er moteur de croissance du groupe Orange. Les pays européens affichent aussi une stabilité «positive». Ce qui n’est pas le cas de l’Espagne, dont la tendance s’améliore néanmoins (-4,6% du CA au 1T 2022 contre -10% au 1T 2021). L’ensemble du marché espagnol des télécoms est à la baisse depuis 3-4 ans suite à l’irruption de concurrents ayant des politiques tarifaires extrêmement agressives. Orange Espagne a su s’adapter à cet environnement tarifaire. On a pu confirmer qu’en 2022, nous aurons un retour à la hausse de l’organique cash-flow avant de retrouver la croissance des marges en 2023.

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Un mot sur vos autres domaines d’activité ?

RAMON FERNANDEZ

Sur le Marché Entreprise, Orange Business Services connaît une légère croissance de son chiffre d’affaires (+0,8%) tirée notamment par les nouveaux métiers de service autour du cloud, de la data et de la cyber sécurité. C’est devenu l’un des piliers de la croissance du groupe, et l’une des clés à l’avenir, mais les marges sont sous pression, il faut gérer cette transition. Ce mix marque les transformations du groupe Orange. Notre filiale «Totem» dédiée aux pylônes pour la téléphonie mobile a généré un CA en croissance de 3,3% – sur ce que l’on appelle les activités d’hébergement. Orange Bank suit sa trajectoire et l’emmène vers le point d’équilibre fin 2024. Nous enregistrons aussi de belles performances commerciales sur l’ensemble des géographies avec un succès pour la fibre qui ne se dément pas, faisant d’Orange le 1er opérateur fibre en Europe. Nous sommes aussi le 1er opérateur convergent. On a fait le choix il y a des années de pouvoir offrir à nos clients à la fois des offres fixe et mobile qui nous portent. C’est ce qui anime la politique de croissance externe du groupe.

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Et la satisfaction client dans tous ces chiffres ?

RAMON FERNANDEZ

Elle est en augmentation un peu partout, notamment en France où le Net Promoter Score est en hausse régulière. On creuse l’écart avec nos concurrents. Dans un environnement un peu chahuté, la satisfaction client permet de monétiser des services de qualité avec la 5G, des offres fixe qui montent en gamme et le lancement de la Livebox 6 en avril qui a été largement reconnue comme la meilleure box sur le marché avec un wifi qui donne une qualité de service inégalée.

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Quel est l’impact de la guerre en Ukraine sur le business d’Orange ?

RAMON FERNANDEZ

Nous sommes présents en tant qu’opérateur grand public dans 4 pays limitrophes de l’Ukraine : Pologne, Roumanie, Slovaquie et Moldavie. Cette guerre terrible a un impact sur l’accélération de l’inflation et sur la hausse des coûts de l’énergie.

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Peut-il y avoir une consolidation des acteurs des télécoms sur le marché domestique en France ?

RAMON FERNANDEZ

La stratégie du groupe Orange ne peut pas se fonder sur une hypothétique consolidation du marché. Nous mobilisons nos équipes et nos énergies pour faire face à un secteur à 4 acteurs. Il n’y a pas de discussions en cours pour une hypothétique consolidation. En revanche, si l’un des acteurs venait à se retirer du marché, il faudra examiner l’opportunité avec beaucoup d’attention. L’un des problèmes du secteur des télécoms en Europe, c’est qu’il est beaucoup trop fragmenté. D’une certaine manière, cette fragmentation affaiblit les acteurs qui ne sont pas vraiment en mesure de faire face aux géants chinois et américains dans l’univers des télécoms, et aux plateformes mondiales, les GAFAM, qui disposent de moyens sans commune mesure avec ceux des télécoms. Mais la consolidation progresse. Orange a pu conclure l’acquisition de TKR, la filiale fixe de Deutsch Telekom en Roumanie, pour qu’Orange devienne un acteur convergent doté de son propre réseau fibre. Nous avons signé en décembre 2021 une offre d’acquisition de Voo, un opérateur fixe en Wallonie, en Belgique, pour compléter notre positionnement historique sur le mobile. Enfin, l’élément marquant du 1er trimestre 2022 est l’ouverture de négociations exclusives avec Masmovil en Espagne pour former un grand opérateur. Ces deux opérations ont été ou seront soumises aux autorités en charge de la concurrence.

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Quels sont vos leviers de croissance à l’avenir ?

RAMON FERNANDEZ

Nous allons continuer de travailler sur l’excellence des services offerts au grand public et aux entreprises, en étant attentifs à l’expérience client, à la qualité des réseaux. Nous sommes l’un des opérateurs télécoms en Europe ayant le plus investi, rapporté à notre chiffre d’affaires (un ratio de 18% d’investissement sur le CA). Nous avons un certain nombre de moteurs de croissance qui doivent porter le groupe à l’avenir : l’Afrique représente 15% du CA du groupe et bientôt 20% de nos marges. Notre TowerCo baptisée TOTEM peut être l’un des acteurs au centre du jeu de la consolidation des activités en Europe, et autour duquel vont se développer beaucoup d’activités. Enfin, sur la cybersécurité, nous sommes devenus l’un des 4 leaders européens avec des taux de croissance qui avoisinent les 10% en rythme annuel, avec 850 M€ de CA aujourd’hui. La cybersécurité est devenue un enjeu fondamental pour les entreprises comme pour les particuliers. De son côté, Orange Bank complète l’offre de services qui nous rapproche de nos clients.