Une éventuelle suppression de la publicité pour certains produits alimentaires dans les programmes TV pour enfants, dans la tranche 7h00-22h00, compromettrait l’équilibre économique des chaînes et l’offre de programmes pour la jeunesse, a estimé le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) mercredi. Dans un dossier présenté comme une contribution au débat sur la publicité pour certains produits alimentaires lancé par le ministère de la Santé, le CSA met en garde contre une diminution des recettes publicitaires des chaînes «alors que le constat de leur sous-financement est largement partagé». Il met aussi en garde contre «une baisse mécanique de la contribution des chaînes au secteur de la création audiovisuelle et cinématographique, car leurs obligations sont calculées sur l’assiette de leur chiffre d’affaires». Le Conseil estime que la mesure toucherait l’offre de programmes jeunesse et les perspectives de développement des chaînes dédiées aux jeunes. Le CSA craint notamment un impact sur les programmes jeunesse de TF1 et M6 ainsi que sur la chaîne spécialisée de la TNT, Gulli et redoute «une fragilisation du secteur de la production d’animation française». Il faudrait, selon le CSA, encourager les éditeurs de chaînes «à renforcer leurs engagements éditoriaux» avant d’envisager une telle mesure. Il convient aussi, «de mettre en perspective le rôle de la publicité télévisée dans la recrudescence de cas d’obésité», car celle-ci n’est pas le seul facteur en cause.