Le président de la confédération des buralistes, Pascal Montredon, a qualifié mardi de «harcèlement» la demande du comité contre le tabagisme (CNCT) de faire interdire toute publicité pour les cigarettes à l’intérieur des bureaux de tabac, après avoir constaté des dérives. A la veille d’une «nouvelle augmentation des prix», prévue le 8 novembre, alors qu’»on va nous imposer les photos choc», obligatoires en avril 2011, que «l’Europe réfléchit aux paquets génériques» sans couleur ni logo, ou à «cacher les paquets de cigarettes», «ça devient du harcèlement», a réagi M. Montredon, chef de file des 28.000 buralistes français. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a demandé mardi que les pouvoirs publics interdisent la publicité pour le tabac chez les buralistes après avoir constaté que «plus de 80% des bureaux de tabac» ont des affiches illégales dans leurs commerces. La publicité pour le tabac est interdite sauf à l’intérieur des bureaux de tabac mais cette publicité sur le lieu (PLV) de vente est très réglementée, a rappelé le CNCT lors d’une conférence de presse. Elle doit être informative mais pas incitative, uniquement sous forme d’affiche (60x80cm), indiquer, sur au moins 25% de la surface, le N° de téléphone de l’aide à l’arrêt du tabac et ne pas être visible de l’extérieur. Pour le pr Yves Martinet, président du CNCT, les fabricants «ont détourné» cette exception pour attirer de nouveaux fumeurs, en ciblant notamment les jeunes. «On enquille les contraintes supplémentaires», «cela devient insupportable pour nos entreprises», estime encore M. Montredon qui demande «en urgence un rendez-vous avec la ministre de la Santé», Roselyne Bachelot.
