Le père des «Guignols de l’Info», Bruno Gaccio, a décrit mardi le «choc» qu’il avait ressenti en apprenant, en 2005, qu’il avait été espionné, jugeant «indignes» des pratiques consistant à «s’en prendre à quelqu’un qui défendait les intérêts de sa société», Canal+. Canal+ et d’ex-responsables de la sécurité de la chaîne comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris, soupçonnés d’avoir espionné et tenté de discréditer M. Gaccio, au début des années 2000. En 2002, après le limogeage de Pierre Lescure, «j’ai pris la tête de ce qui a été appelé une rebellion», a rappelé M. Gaccio devant la 17e chambre correctionnelle. «On ne voulait pas que notre patron soit viré», a-t-il ajouté. «Notre association visait à défendre les intérêts de Canal+». Le mouvement de protestation mené par M. Gaccio s’opposait notamment aux nouvelles mesures de sécurité imposées par le responsable de la sécurité de Canal+, Gilles Kaehlin. «Il y a eu un vide» à la tête du groupe, a poursuivi M. Gaccio. «Des gens, ayant profité de ce vide, s’en sont pris à moi et à ma famille dans des conditions indignes». Dans un livre publié en 2005, un ex-agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Pierre Martinet, qui s’était reconverti dans les services sécurité de la chaîne, avait révélé avoir personnellement filé et photographié Bruno Gaccio à cette époque, à la demande de M. Kaehlin et de son adjoint, Gilbert Borelli. «Je veux savoir aujourd’hui si les faits dénoncés par M. Martinet sont réels», a ajouté M. Gaccio. «Depuis six ans, j’attends» de connaître les responsables. A son arrivée au tribunal, l’avocat de la chaîne, Me Hervé Lehman, a assuré devant la presse que «Canal+ n’a jamais demandé à qui que ce soit de surveiller qui que ce soit», affirmant que «le dossier est vide en ce qui concerne la responsabilité de Canal+».