Présidentielle: sites Internet des grands médias sur le pied de guerre technique

417

A quelques jours du 1er tour de la présidentielle, les sites Internet des grands médias sont sur le pied de guerre technique, mettant tout en oeuvre pour pouvoir gérer les pics d’affluence lors de l’annonce des résultats et écarter la menace du «rideau». «Il est difficile de prévoir les chiffres d’audience, mais nous aurons un nombre de connexions record et devrions en absorber plusieurs centaines de milliers en très peu de temps», résume Olivier Grange-Labat, directeur technique du Monde interactif. «Historiquement, les pics ont lieu à la fois le soir à 20h et le lundi matin: c’est en effet le moment où les internautes peuvent consulter les analyses écrites par notre rédaction et tous les résultats par commune», ajoute-il. «On s’est préparés à avoir un très gros pic entre 18h30 et 23h30, et un autre pic le lendemain matin qui commencera dès 6h30-7h00», renchérit Didier Cros, directeur des opérations du parisien.fr, qui attend entre 1,5 et 2 millions de visiteurs sur ces 2 périodes. Il dit attendre «de très gros scores: un peu avant 20h00, pour les 2 tours, on estime que l’on va multiplier entre 7 et 12 le trafic habituel. «Techniquement on est prêts. Notre infrastructure, basée sur 3 étages d’amortissement, peut maîtriser à tout moment des pics de charge. On a tout sécurisé, pour autant le risque zéro n’existe pas et on n’est pas à l’abri qu’un élément lâche sur un serveur, mais on sera bien sûr là toute la nuit pour intervenir au cas où», souligne Didier Cros. «Nous avons effectué plusieurs opérations de maintenance préventive, destinées notamment à soulager notre base de données, et effectué certaines évolutions dans notre infrastructure pour mieux tenir la charge. Nous prévoyons également une répétition générale des 2 soirées pour valider le dispositif technique», souligne de son côté Olivier Grange-Labat. «On a aujourd’hui les éléments techniques pour faire «tenir» les sites des médias, et ceux qui lâcheraient sont ceux qui n’ont pas une structure d’hébergement suffisante ou qui ne se sont pas préparés», note Nicolas Guillaume, porte-parole de la société Cedexis, sorte d’«aiguilleur du net» qui compte parmi ses clients les sites des principaux quotidiens nationaux. En fonction de l’état du trafic Internet en temps réel, Cedexis réoriente les requêtes et les flux de données vers les meilleurs hébergeurs pour pallier ralentissements, engorgements ou défaillances de réseaux. «Notre plate-forme a tenu sans problème la charge lors des événements de Toulouse, qui n’étaient pas prévus, et de leur côté nos clients ont également tenu le choc, à part un média en ligne qui a connu pendant quelques minutes un petit ralentissement du temps de chargement, que l’utilisateur n’a pratiquement pas pu ressentir», résume Nicolas Guillaume.
Le dernier site média à «tomber» a été celui du quotidien local «Midi Libre»: le 24 octobre 2010, il donnait en exclusivité la mort de Georges Frêche, président du conseil régional du Languedoc Roussillon, mais n’avait pas tenu la charge des multiples connexions et était resté indisponible pendant près d’1 heure, perdant le bénéfice de son scoop. «Lors de cette élection, les infrastructures vont être encore plus sollicitées avec la montée en puissance des réseaux sociaux, et aussi l’utilisation des smartphones et des tablettes», souligne Nicolas Guillaume. «Avec le succès de Facebook ou Twitter, les gens vont se ruer sur l’information en ligne, et on a donc beaucoup travaillé pour intégrer les réseaux sociaux et en drainer de l’audience», souligne Didier Cros. «Nous misons également sur le «live», de dimanche matin à lundi soir, pour permettre un dialogue en direct entre nos internautes et notre rédaction», indique de son côté Olivier Grange-Labat, qui promet «une surprise à 20h00».