La plupart, clandestins sans identité, vivent en marge de la société. Ils ont pourtant un «roi» richissime, qui rend justice en Roumanie. De la banlieue parisienne à Bucarest, le magazine de M6 «Enquête exclusive» s’est livré à une plongée au coeur de la diaspora des Roms. L’enquête d’une heure que propose le journaliste Fabien Vinçon jette un regard plein de compassion sur un peuple mal connu, dans lequel les téléspectateurs français ne voient souvent que des mendiants insistants, voire d’habiles pickpockets. Le documentaire «Roms, tsiganes: des vérités qui dérangent» s’ouvre sur l’évacuation d’un campement de fortune implanté depuis deux ans sur un parking en voie d’aménagement de Massy-Palaiseau. Tandis qu’un bulldozer détruit les pauvres cabanes, une compagnie de CRS est mobilisée pour faire monter de force quelques dizaines de famille dans une rame de RER qui les conduira dans une autre commune de banlieue, où le problème se reposera. Ces immigrés viennent de Roumanie, pays désormais membre de l’Union européenne. Rien n’autorise les autorités françaises à contrôler leur déplacement sur le territoire européen, souligne le commentaire. Ils fuient en fait une profonde misère. En France, six heures de mendicité rapportent environ 15 euros, quatre fois ce qu’ils peuvent espérer gagner en une journée en Roumanie. Mais les enquêteurs d’«Enquête exclusive» ont aussi rencontré en Roumanie un roi d’opérette, Florin Cioaba, 38 ans, monté sur le «trône» en février 97. Symbole de son pouvoir, une couronne d’un kilo en or massif. Il a fait fortune dans le commerce des métaux de récupération et rend la justice en plein air, assis sur une chaise, dans les conflits entre membres de sa communauté.