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Reprendre «France Soir», est-ce un pari économiquement viable ?
Philippe MENDIL
Si nous initions des choses, ce n’est pas pour perdre de l’argent ! Aujourd’hui, Cards Off est une société qui fluidifie et sécurise l’ensemble du processus de transaction en ligne, de l’achat jusqu’à la livraison. Nous comptons 450 actionnaires à qui je dois rendre des comptes et je ne les emmènerais pas dans une direction qui serait vouée à l’échec. Nous visons la rentabilité de l’e-mag de «France Soir» d’ici 12 à 24 mois. Le choix que nous avons fait est de proposer le journal sur un modèle hebdomadaire, payant, accessible uniquement sur tablette. Derrière le lancement de cette application et du magazine hebdomadaire, il y a une réflexion technologique nous permettant de produire ce magazine au moindre coût.
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Le projet a nécessité 1,5M€ d’investissement. Comment rentabiliser au mieux les financements ?
Philippe MENDIL
Par les temps qui courent et pour une société indépendante comme Cards Off, 1,5M€ est une somme suffisamment significative pour ne pas être anecdotique, même si nous sommes dans des budgets qui n’ont rien à voir avec ce que le groupe Murdoch avait pu mobiliser à l’époque pour lancer la version quotidienne de «The Daily» (journal sur iPad) aux Etats-Unis. Les deux grands piliers traditionnels de financement de la presse aujourd’hui, que sont la publicité et les abonnements, ne sont plus suffisants, de mon point de vue, pour garantir une évolution pérenne du secteur. Il faut que la presse trouve des relais de financement différents. C’est ce que nous allons faire en proposant aux lecteurs de «France Soir» d’acheter immédiatement, par un simple clic, des services et des produits contextuellement liés à certains articles qu’ils auront lus.
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Proposer une publication sur iPad, n’est-ce pas limiter son lectorat ?
Philippe MENDIL
Si l’on observe l’évolution du marché de la tablette, près de 3M étaient en circulation fin 2012. Des prévisions font d’ailleurs l’état de plus de 5M de tablettes fin 2013. Cet écran est aujourd’hui utilisé principalement dans trois lieux : le lit, le canapé et les lieux d’attentes. Ce choix de la tablette a été également motivé par une notion d’usage car le taux de transformation d’un lecteur en acheteur est beaucoup plus important sur tablette que sur le web.
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A moyen terme, quelles sont vos envies concernant le futur de «France Soir»?
Philippe MENDIL
Par la suite, nous lancerons un produit quotidien gratuit en temps réel accessible sur le web. L’e-mag de «France Soir» perdura en parallèle.