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Quelles réflexions stratégiques portez-vous sur l’évolution du secteur médiatique ?
Philippe BAILLY
La prise en compte permanente des goûts, des attentes, des attitudes, du comportement et de l’opinion des individus à l’égard des contenus et des services qui leur sont proposés est essentiel. Trois axes nous paraissent structurants dans les réflexions stratégiques que les médias peuvent entamer. Avec la réduction du temps médiatique, les médias ont la nécessité de s’inscrire dans une réactivité toujours plus forte. Leur objectif ? Attirer le consommateur à des moments où il est hyper sollicité. Autre point, il faut aller vers une hyperpersonnalisation des offres médias tout en intégrant une dimension technologique beaucoup plus forte pour créer une adéquation entre le contenu et le support. Les instruments numériques conduisent à une hyper fragmentation des audiences et des comportements. Parallèlement, il y a un vrai besoin de vivre ensemble et de partage des émotions. Les supports numériques redeviennent ainsi des instruments de rassemblement. C’est notamment le cas sur les grands rendez-vous sportifs et les films cultes, toujours très commentés sur Twitter ou Facebook.
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Trois mois après son lancement très médiatique, quel avenir pour Netflix ?
Philippe BAILLY
Deux questions se posent concernant le futur de Netflix en France. Vont-ils élargir le marché ou au contraire récupérer de la part d’audience d’autres acteurs. Mais l’arrivée du site américain le 15 septembre a bien dopé le marché français de la vidéo à la demande par abonnement qui devrait atteindre 35M€ cette année, en hausse de 25%. A ce jour, Netflix va bénéficier de sa présence sur plusieurs Box.
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Modes de réception de la TV, déploiement des tablettes,… Que faut-il retenir ?
Philippe BAILLY
En 2014, la réception TV par IPTV est devenue majoritaire avec 37% des foyers qui utilisent principalement ce mode d’accès pour recevoir la TV (contre 36% pour la réception TNT). Cette tendance va se poursuivre avec une part de marché de 40% pour l’IPTV en 2018 (contre 33% pour la TNT). Autre phénomène à venir, la massification de la tablette. Le prix de ces dernières va baisser et la diversification de l’offre va s’intensifier. Ce qui conduira à horizon 2018, à près de 65% de foyers équipés, contre 40% en 2014 et 2% en 2010.
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Un dernier mot sur la télévision de rattrapage ?
Philippe BAILLY
La France est l’un des pays européens les plus en pointe sur la télévision de rattrapage. 2014 a été une année de forte croissance avec plus de 4 milliards de programmes visionnés (+35% par rapport à 2013). Cette croissance se nourrit par des stratégies d’hyperdistribution initiées par les chaînes. La montée de la consommation de la TV rattrapage sur les terminaux mobiles et les tablettes va se poursuivre.
