Canalplay investit un nouveau territoire, celui des séries digitales à travers l’idée de toucher un nouveau public en demande de formats différents et plus courts. Pour nous en parler, média+ s’est entretenu avec Patrick HOLZMAN, Directeur SVOD International au sein du pôle OTT du Groupe Canal+.
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Comment se déploie la stratégie de Canalplay?
Patrick HOLZMAN
Dans le domaine des séries et des formats, la télévision de demain ne reposera pas exclusivement sur des programmes destinés à l’écran de TV, au milieu du salon, pour la famille. A côté de cela, nous devons développer de nouveaux sujets, chercher de nouveaux talents, imaginer de nouveaux formats pour des utilisations plus individuelles, plus «device mobile» et plus segmentantes. L’un va nourrir l’autre, et vice-versa. Le programme attire son audience, développe des usages et de nouvelles habitudes de consommation sur des supports distincts. Nous ne faisons pas du clientélisme. Ces nouvelles séries digitales telles que «Frat» (Save Ferris – Canalplay) ne sont pas destinées nécessairement aux moins de 15 ans. Depuis octobre, nous avons intégré une quarantaine de services digitaux sur Canalpay et il s’avère que les audiences se sont bien partagées entre les plus jeunes et les moins jeunes.
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Vos séries vont-elles s’adapter aux nouveaux usages ?
Patrick HOLZMAN
Les formats courts nécessitent d’inventer une nouvelle forme d’écriture, de narration et de dialogue pour s’adapter aux nouveaux usages. Nos séries digitales vont remplir leur mission dans chacun des domaines. Les nouvelles plateformes offrent plus d’espace de liberté créative que la télévision traditionnelle. Nos «production values» nécessitent d’être bien meilleures. En nous adressant à des gens qui vous regardent sur des écrans plus petits, cela nécessite d’avoir une efficacité encore supérieure. Sur un «device mobile», l’action de zapper est beaucoup plus rapide que sur la télévision.
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Vos séries digitales répondent donc à quelles attentes ?
Patrick HOLZMAN
Sur les plateformes de VOD payantes, nous voulons attirer des clients tout en conservant nos fidèles utilisateurs. Pour chaque euro dépensé sur un programme, nous voulons être sûrs que le format, qu’il soit long ou court, intéressera notre public sur le plan créatif. Ces nouveaux formats de production plus légers coûtent moins cher que des séries classiques de télévision et ils nous permettent de traiter de sujets plus clivants, qui s’adresseront à un plus petit nombre, mais dont le modèle économique trouvera naturellement son équilibre.
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Quelles seront les actions futures du Groupe Canal+ sur la SVOD international?
Patrick HOLZMAN
Le Groupe Canal+ avec Canalplay a ouvert la voie aux «digital formats». Ce phénomène s’accélère, nous le voyons aussi bien en France qu’à l’étranger. Les acteurs se positionnent. Les formats courts ne sont plus réservés aux plateformes de streaming ou de diffusions gratuites. Ils arrivent chez les acteurs de TV payante tels que HBO ou Canal+. Nous avons signé par exemple un 1er accord avec Makers Studio qui arrive sur Canalplay. Notre capacité est de savoir monétiser des formats qu’ils soient longs ou courts. Nos actions futures seront de déployer nos expertises à l’international. Nous sommes capables d’éditer des services de vidéo à la demande par abonnement de qualité, avec des promesses liées aux contenus, à la programmation et à l’animation. Nous allons donc vers des marchés porteurs qui sont à la fois appétents de nos programmes mais aussi de consommation délinéarisée à la demande.