Passion, islamisme et Internet: une «love story» télévisée égyptienne

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    Rahma est une veuve au visage voilé par un niqab, Yassine un proviseur aux idées libérales. Leur amour se noue sur Internet dans un feuilleton télévisé égyptien applaudi par la critique, avec pour toile de fond une société en crise gagnée par l’islamisme. Diffusée pour la première fois pendant le mois de ramadan, la série intitulée «Une Histoire d’amour» aborde aussi bien la montée de l’intégrisme que le malaise des classes moyennes, le délabrement du système éducatif ou la violence policière. Yassine Hamzawi, joué par le Syrien Jamal Souleimane, est un proviseur d’âge mûr désireux de vivre une vie simple et de bien faire son travail, mais confronté à des professeurs corrompus et des étudiants difficiles.
    Après le décès de ses parents, il décide de mettre sa vie personnelle entre parenthèses pour s’occuper de ses frères et soeurs. Jusqu’à ce qu’il rencontre Rahma, la mère de l’un de ses élèves, lors d’une réunion parents-professeurs. Portant une longue robe noire, le visage couvert en public, Rahma, interprétée par l’actrice égyptienne Basma, est l’une des femmes, de plus en plus nombreuses, à arborer le niqab en Egypte. Dans ce feuilleton, le mari de Rahma est mort torturé par la police, qui enquêtait sur ses liens avec des groupes islamistes. Inquiète, elle voit son fils adolescent Abderrahmane suivre les traces de son père.